vendredi 3 décembre 2010

Very Important Blogger, Very Interesting Being

J'en ai presque les larmes aux yeux. En tout cas, depuis lundi, j'avais les doigts qui fourmillent de ce silence forcé, mais pour la bonne cause. Parce qu'après cinq ans, trois blogs, environ 140 billets ici et je-ne-sais-plus-combien sur l'autre (disons que le troisième n'a été que très éphémère), je quitte Blogger et mon adresse de blog en "blogspot.com".

Je ne pars pas sur une note négative, genre "tu me fais végéter, faut que je parte sinon je coulerai". Non, pas du tout. J'aime Blogger, je conseillerais cette plate-forme à ma meilleure amie si elle décidait d'enfin se mettre à écrire en ligne (djûûû!) pour sa simplicité d'utilisation et sa convivialité. Mais. MAIS.

Un matin de septembre, c'était le 1er, je crois, j'ai reçu un mail dans ma boîte. Dans ce mail, une jeune femme m'expliquait qu'avec une de ses collègues, elles avaient constaté que la blogosphère belge est injustement sous-estimée, beaucoup moins valorisée que la blogo française et internationale et qu'il n'y avait pas de raison objective à ça. Leur idée un peu folle (mais pas tant que ça), c'était de créer une sorte de réseau de blogs belges de qualité (appelons-les les BBQ) pour les faire connaître et promouvoir à travers eux la blogosphère belge.

Seule condition pour faire partie du club BBQ: migrer le blog vers Skynet. Je passe sous silence les mirifiques avantages promis pour nous tenter et nous faire craquer plus vite, toujours est-il qu'une dizaine de blogueuses (parmi lesquelles un blogueur quand même) ont répondu présentes. Bon, comme le club BBQ, ça faisait un peu saisonnier (qui aurait envie d'aller se faire un BBQ sur sa terrasse recouverte de dix centimètres de neige, hein??), Emme et sa collègue Julie ont trouvé un nom plus sexy, le Club VIB (pour Very Important Bloggers).



Moi, j'ai hésité à peu près une demi-seconde. J'en ai parlé avec M. Léludemoncoeur et puis j'ai dit oui. Une initiative qui met en valeur les blogs belges, je ne pouvais que dire OUI! Depuis, il a fallu que je tienne ma langue -trois longs mois. Et ça a été super méga dur, autant vous l'avouer maintenant. J'ai JAMAIS craqué, je suis fière de moi sur ce coup-là. La première fois que j'en ai parlé, c'est dimanche soir en rentrant d'Amsterdam (mais je venais de goûter des huîtres pour la première fois, et j'avais bien aimé, alors...).

J'aurais pourtant voulu faire éclater ma joie en voyant la tournure que prenait ce nouveau blog, son design que je trouve magnifique. Je peux désormais le faire et c'est pourquoi...

J'ai l'immense honneur et la grande fierté de vous inviter à rejoindre www.sofille.be, à l'ajouter à vos favoris, et à continuer à partager avec moi, si vous le souhaitez, ces tranches de vie par le petit bout de la lorgnette.

lundi 29 novembre 2010

Amsterdam, première à mes yeux

Sept ans séparent mes deux visites à Amsterdam. La première fois, je suis tombée profondément amoureuse de la ville, au premier regard. J'avais aimé cette ambiance de Saint-Nicolas dans les rues, les vitrines décorées pour cette fête, la balade sur les canaux une fois la nuit tombée, l'architecture, les déplacements à vélo, la douceur de vivre dans cette capitale.

Sept ans plus tard, j'ai retrouvé avec bonheur la même ville, sa douceur de vivre, la vraie gentillesse de ses habitants, sa beauté sur l'eau et dans ses façades. Je l'aime encore plus.

Ca tient sans doute aussi au fait que la première fois, j'avais découvert la ville seule. J'étais partie, jeune étudiante un peu sotte, pour traduire la ville en reportages radio, moi qui ne connaissais ni Amsterdam, ni la radio. J'étais partie les mains en poche, sans aucune idée de la façon dont on devait s'y prendre. Pendant cinq jours, j'avais tâtonné dans la ville, découvrant petit à petit leurs secrets, au média et à la ville. Après coup, j'en rougis: j'étais vraiment inexpérimentée. Mais sur le moment même, quelle folie!

Cette fois, j'étais accompagnée de mon amie Bab's. Bab's et moi, on partage une histoire de colocation et quelques pièces identiques du Comptoir des cotonniers, entre autres. On partageait aussi une même première expérience ce week-end: moi, je partais pour la première fois avec une amie, et elle à Amsterdam.

Au final, ça donne un week-end de rêve, parfait, où il n'y a rien à déplorer de fâcheux (à part le service de merde de la STIB le samedi matin qui a failli nous faire rater notre Thalys et nous a transformées pendant tout le trajet en vieilles asthmatiques), où on a envie de battre des mains de contentement à peu près toutes les deux minutes (mais emballées dans des moufles, les mains, parce que ça caille).

En vrac: on a super bien mangé (à détailler dans un prochain billet), on a beaucoup beaucoup marché (à venir aussi dans un autre billet), on s'est émerveillées (beaucooup aussi), on n'a pas visité de musées (eh non!), on s'est contentées des beautés visibles du dehors, on a bien  shoppé (mon shopping de Noël est déjà presque terminé!).

Et je n'ai pas failli à ma tradition (oui, au bout de deux fois, j'ai déjà des traditions) de profiter de ma présence à Amsterdam pour faire de nouvelles expériences. La première fois, of course, j'avais fumé mon premier joint avec des animateurs radio j'étais entrée dans un coffeeshop.

Cette fois, j'ai goûté des huîtres et... j'ai beaucoup aimé!

(to be continued)

vendredi 26 novembre 2010

Un mois et personne n'est mort

Un mois! Ca fait 31 jours à peu près qu'on s'est installés chez les parents Léludemoncoeur et personne n'est mort. Vous aurez noté que je dis "à peu près", ce qui signifie que le mur de la chambre ne s'enrichit pas chaque jour d'une petite barre gravée genre "allez, encore un de passé".

Pourtant, on a frôlé le pire. Je me souviens de ce début de cohabitation, où je me levais pour aller vider ce qui restait comme brol dans notre appart. Où je rentrais comme un zombie, le soir, tellement harassée que je n'arrivais plus à parler (qui a dit "faut pas demander"? tu sors!!). Et où j'entendais résonner dans ma ptite tête "un déménagement ça se fait en deux jours, facile!". Ces jours-là, oui, je peux l'avouer avec les 31 jours-à-la-grosse-louche de recul, on a atteint une intensité paroxystique faite d'envies de coups de raclette bien placés zé sentis.

(à ce propos, vous avez vu ce Monsieur et Madame Clette qui ont appelé leur fille Lara? Déjà, s'appeler Clette*, en Belgique, c'est pas super facile à porter, mais alors nommer sa fille Lara... O_o Et en plus, ils disent qu'ils l'ont pas fait exprès... Même dans les pires blagues Monsieur et Madame on ne l'aurait pas faite, celle-là!)

(ou si?)

(Monsieur et Madame Ledivinenfant ont deux filles, comment s'appellent-elles?)


(tout cela nous éloigne de nos moutons de poussière, non?)

Donc voilà, on a échappé aux coups de raclette meurtriers, au divorce pour désentente irrémédiable (c'est comme ça qu'on dit, non, quand on est une star?) et la vie à quatre a repris doucement. C'est marrant, certaines choses n'ont pas changé d'une goutte en trois ans. Tenez, ce robinet qui fuit, mais uniquement parce que l'eau froide n'est jamais refermée à fond. Ou ces recommandations inquiètes: "fais attention avec la voiture, hein, parce qu'il y a du vent/de la pluie/de la neige/des feuilles mortes/du soleil" (biffez la mention inutile). Ou le plat de pâtes à la sauce tomates. Ou la petite image pieuse cachée au-dessus de l'armoire.

"Mais ça va? C'est pas trop dur? Vous tenez le coup?"

C'est sans doute la question la plus fréquemment entendue ces 4 ou 5 dernières semaines. J'aurais tort de me plaindre! On est logés, nourris, blanchis. Les tâches ménagères qui me faisaient horreur me sont à présent quasiment interdites (et est-il besoin de préciser que je n'insiste pas trop?), à peine tolère-t-on que je fasse un peu de vaisselle (en cachette) et que je range les vêtements lavés et impeccablement repassés dans la garde-robe.

Je trouve tantôt un plat de pâtes, tantôt une assiette de bouillon, tantôt un calzone et tantôt des calamars/artichauts farcis/steak panés/... Autant dire que l'angoisse de la casserole vide ne m'a plus vraiment taraudée ces derniers temps. Et quand je décide de me mettre aux fourneaux, Maman Léludemoncoeur me regarde avec adoration. "Rhoooooo! Mais elle cuisine, en plus!!" (bon, ils n'en mangent pas, mais ça, c'est le next step si on reste assez longtemps...)

On a une connexion internet accessible tout le temps et à tous les deux. On a désormais deux télés pour que chacun (parents/nous) puisse regarder ce qu'il veut sans frustrer les autres. De quoi se plaindrait-on, hein, franchement?



Bon allez, c'est pas tout ça, faut que j'aille faire mon sac. La cohabitation, c'est bien, mais les week-ends à Amsterdam entre amies, ça vaut son pesant d'antipasti aussi.



PS: Pamina, on se voit le 3 décembre, alors! :-)

PS2: la réponse du Monsieur et Madame: Hélène et Ludivine.


*Pour les Français(es), "Quel klette!" équivaut à "quel con!"

jeudi 25 novembre 2010

Pas de Noël sans cacahuète!

Ouaaaaaah! se dit le lecteur en pinçant les lèvres. On sait vivre dans la famille So Fille! Une cacahuète à Noël, c'est fiestaaaa! Grosse déconne!! Vivement Pâques pour se partager un oeuf un chocolat! Une cacahuète pour cinq filles (cinq filles?? oui, cinq...), sortez les violons et la petite fille aux allumettes...



Tsssss! Bande de mauvaises langues... Il serait temps que l'esprit de Noël descende en piqué nous (vous!) toucher de sa grâce... La cacahuète, c'est juste un moyen de sauver notre budget ET notre liste de cadeaux. Un moyen de pas se voir offrir un tube de Smarties "parce que tu vois, j'avais pas beaucoup d'sous et comme on est une grande famille..."

Comme on est beaucoup d'enfants (cinq, si t'as bien suivi, et que des filles, eh oui!), susceptibles de plus en plus de ramener des Léludemoncoeur, Grand Loup et weet ik nog wat (l'esprit de Noël et des langues a fondu sur moi, là), plus des parents eux-mêmes susceptibles de... et une belle-famille avec des pièces rapportées aussi, faites le calcul. Une bonne quinzaine de personnes fois -allez, soyons pas chiches- minimum 25 euros, tu comprends bien qu'un "bête" petit étudiant se met en concordat judiciaire juste avant sa session d'examens de janvier. Et encore! Personne n'a eu la lumineuse idée de s'attaquer à la fabrication de la génération suivante...

Pour éviter que Noël se fête dans une ambiance de déroute bancaire, on a décidé dans la famille So Fille de "tirer la cacahuète". Pour les non-scouts et les enfants uniques, tirer la cacahuète n'a rien de trivial ou de bistrotesque. Il s'agit juste de jeter négligemment les noms de chacun dans un chapeau et puis de laisser le hasard faire son oeuvre. Evidemment, tout le monde retient sa respiration jusqu'au dernier, de peur que Massoeur n°5, dernière à piocher un nom, ne dise "ah non!! moi, ça va pas, j'ai pêché mon nom!" et qu'il faille recommencer le processus.

Autre écueil de plus en plus évident au fil des années: il faut se réunir un mois et demi avant (à la grosse louche) pour piocher, histoire d'avoir le temps, après, de trouver ZE cadeau qui fait mouche. Mais avec nos agendas d'executive women, les obstacles devenaient de plus en plus nombreux: "j'peux pas, je m'envoie en l'air tous les week-ends ce mois-ci" (Massoeur est hôtesse de l'air) "j'peux pas, je passe derrière le bar...", voire "j'peux pas, je rule the world ce week-end" (oui, ça, c'est MOUAHAHAHA).

Et alors? Et alooors?? Et ALORS???




M. Léludemoncoeur est arrivé, sans s'presser (dix minutes de retard) et m'a dit "attends, tu vas pas me dire qu'avec tout ce qu'on trouve sur le net, ya pas un site quelque part qui tire les noms au sort??"

Sitôt cherché, sitôt trouvé: Drawnames a sauvé notre cacahuète l'an dernier. On détermine qui ne peut pas pêcher qui (en évitant les "moi, je ne veux pêcher que Massoeur n°X ou Maman") et puis chacun reçoit un mail avec le nom du bénéficiaire du cadeau et... sa "wish-list", consciencieusement remplie par l'intéressé et discrètement envoyée par le site. Résultat: à moins que les couples se mettent dans la confidence pour faire "achat groupé" de cadeaux, c'est la surprise totale le jour N. "Oh Oh Oooooh! Mais quiiiii a pêché quiiiiiii?"

Bon, évidemment, ya quelques tricheu(r)(se)s qui s'obstinent à faire un gros cadeau à la personne pêchée et des petits aux autres (hiiiii, qu'elles se dénoncent!) faisant fi du 14e commandement édicté par Jésus après sa naissance "pour moi tu te ruineras, mais les autres on s'en fout!".

Mais le 25 décembre, on commencera par nos "cacahuètes", e-tirées au sort et e-gâtées par nos cadeaux e-shoppés (en ce qui me concerne, en tout cas, et pour une bonne partie ^^). Et ça, ce n'est pas peanuts!

mercredi 24 novembre 2010

Les Press Day, réunions de blogueuses

La semaine dernière, je suis allée à ma première présentation de collections printemps/été 2011 de plusieurs marques de vêtements. Toute personne me connaissant et connaissant un peu la mode pousserait sans doute un hennissement incontrôlable: So Fille en repéreuse de futures tendances? MOUHAHAHAHA.


Pfffff. C'est sûr que je ne suis pas capable de disserter sur les bords francs typiques à Lanvin qui, associés aux matières euh... cheap de H&M, font de la collection capsule Lanvin/H&M une candidate sérieuse à la "loquisation" (et à 200 euros la robe transformée en loque, ça fait mal au Q coeur). Merci à Letilor qui, elle, a l'oeil styliste pour trois ou quatre.

Natan, pour rêver un peu
Mais cette présentation, je n'y allais pas que pour voir des vêtements et boire du cava. Non! Je savais qu'il y aurait aussi de vrais morceaux de blogueuses dedans! Et rencontrer de nouvelles personnes, c'est bien ce qui m'avait fait se taper Anvers après une nuit de boulot la semaine précédente. Même pas peur! Pourtant, c'est toujours un challenge, avant de partir à ce genre de rencontres, parce que je pars du principe que ces filles sont tellement "plus" que moi (la non-modeuse, pas très geek, pas très passionnée, cfr ma présentation). Et c'est vrai que je n'ai pas été déçue. Il y avait:

De la blogueuse plus enceinte que moi (mais c'est pas franchement difficile)
De la blogueuse plus geek/Mac que moi
De la blogueuse plus mieux équipée que moi (je vous raconte pas la caméra de fou!! avec mon pauvre  téléphone qui a tendance à s'éteindre tout seul, maintenant, je vous raconte pas comme je suis à la ramasse...)
De la blogueuse plus sur la balle (le temps que je déplace mes 3 kilos de motivation jusqu'à Bruxelles, elle repartait déjà)

Alors bon, c'est vrai qu'après, en me baladant gauchement de tringle en tringle pour admirer de fringues en fringues, je me sentais un peu intimidée. Surtout quand une des attachées de presse est venue me demander "et vous, votre blog, il parle de quoi?" Euh bah euh... hem, euh... comment dire?... De tout et de rien, eheh, ai-je répondu en plongeant le nez dans une des collections présentées. Melvin, c'était, je crois.

Et ça tombe bien, parce que Melvin, j'avais déjà repéré (à l'Inno, notamment) et j'avais déjà trouvé ça joli. Confirmation dans la collection de l'année prochaine: jolies pièces, belles matières, chouettes couleurs. Photos? Non :-)

J'ai aussi flashé sur les vêtements d'une marque bien de circonstance: Mais il est où le Soleil?* (j'ajouterais bien "bordel!" parce que merde quoi! des journées de huit heures sans un gramme de soleil et avec le thermomètre qui flirte indécemment avec le zéro, on en a marre!) Je connaissais la marque de nom, mais pas de vue et... eh bien ya quelques pièces qui me tentent bien! Si mon portefeuille crie grâce à la simple vue des vêtements (une centaine d'euros la pièce), je pourrais me consoler avec les bracelets en plume de paon (24 euros), par exemple ;-)


En vrac:
*Big up à BeOriginal, marque de chaussures que j'aime d'amoûûûûr, même si parfois elles m'ont fait souffrir.
Luc Duchêne
(merci à l'agence Top Secret
pour les photos)
*J'ai flashé sur les robes en "couir" de Luc Duchêne. Le monsieur a un pedigree intéressant puisqu'il est à l'origine de Mer du Nord et de Chine. Sa collection Luc Duchêne est magnifique, dans de superbes matières, dont le cuir. Mais je n'ose imaginer l'effet de la petite robe en cuir par un soleil de plomb et 35 degrés... ;-)
*Les sacs Gérard Darel étaient un appel éhonté au vol tellement ils sont chouettes, mais finalement, j'ai résisté et suis juste repartie avec le goodie bag. Qui contenait une paire de gants Melvin, parfaite pour affronter les frimas de l'hiver!

Et pour le reste? Ce press day valait le déplacement, rien que pour les blogueuses que j'y ai (re)vues et que je serai amenée à revoir très bientôt. Par exemple le 3 décembre, à la soirée de lancement du club VIB (Very Important Bloggers, rien que ça! :-) ) de Skynet Lili, le côté "filles" de Skynet. J'aurai certainement l'occasion de revenir sur ce club en long, en large et en travers, mais en attendant, je propose à l'un(e) d'entre vous, blogueu(r)(se) belge, de m'accompagner à cette soirée qui réunira (attention, ça rigole pas!) le gratin de la blogosphère belge (sans chicons, le gratin) à l'hôtel Aloft Brussels.

Comme ça fait à peu près une heure que je me torture la cervelle pour trouver une sorte de concours génial à y adjoindre ("dites-moi quelle est votre marque belge préférée et pourquoi", "pourquoi aimeriez-vous venir à cette soirée?") -en vain- je vous propose juste de vous signaler en commentaires et j'effectuerai un tirage au sort impitoyable impartial. Vous avez jusqu'à demain 23h59 pour "postuler" et je vous dirai quoi vendredi!



*regardez cette intro de malade!! ce défilé de malade!!! mis en scène par Luc Petit, qui a travaillé avec Franco Dragone

mardi 23 novembre 2010

Femme de ménage, la misère sans prendre de gants

Cela fait quelques semaines que j'ai entamé -et terminé- le Quai de Ouistreham, de Florence Aubenas. Vous pensez bien qu'à moins que ce livre soit chiant comme la mort, je n'aurais jamais mis plus de 4 jours à le lire. Mais j'avais envie d'attendre une nouvelle série de nuits pour vous en parler.

Parce que c'est le meilleur moment pour confronter ce livre à la réalité. Pour vous rafraîchir la mémoire, voici ce qu'en dit le quatrième de couverture:

"La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée.
Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent: j'avais trop à faire là-bas. J4ai gardé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation.
Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.
J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre."

Or, dans ma boîte, c'est la nuit que les "petites mains" viennent remettre de l'ordre, laver la vaisselle et récurer les toilettes. Toujours les mêmes, invisibles à l'oeil diurne mais incontournables pour les papillons de nuit. Celles sur qui on râle parce que les toilettes sont pas nickel, qui endossent le mauvais rôle quand c'est pas parfaitement rangé, quand il manque des couverts (ben oui, elles avaient qu'à en laver plus!). Ca m'a étonnée quand une de mes collègues s'est elle-même étonnée de ce qu'il y avait des femmes de ménage, la nuit. Comme si tout se faisait par miracle.

Dans le Quai de Ouistreham, on soupçonne ce genre d'ignorance, ce "cela va de soi" de la part des travailleurs des entreprises dans lesquelles de "petites mains" anonymes passent discrètement. On ressent cette terrible indifférence opposée à ces femmes de l'ombre, décriées et indispensables.

On ressent le désarroi de cette masse précaire qui se presse à Pôle Emploi, le désenchantement et la démotivation des personnes qui les encadrent. Avec ces "petits", on ne prend pas de gants pour leur dire qu'ils sont "le fond de la casserole", qu'ils n'ont quasiment aucune chance de trouver du boulot, puisque c'est la crise. On leur dit qu'il ne faut pas faire la fine bouche, que s'ils trouvent quelques heures par ci par là, c'est déjà une grande chance. Que même s'ils y perdent financièrement, tous comptes faits, c'est déjà du travail.

Ca m'a foutu une claque, ce livre, je dois bien l'avouer. Parce que je n'ai pas spécialement l'impression d'être une nantie, une privilégiée. Je fais partie d'un milieu moyen, sans difficultés financières, mais sans opulence. Un milieu plutôt intellectuel, mais pas dans le genre du Milieu parisien (auquel appartient sans doute Florence Aubenas à la base). J'aime penser que j'ai une idée assez précise de comment c'est, quand la vie n'est pas facile.

Eh bien! Le Quai de Ouistreham m'a dessillé les yeux: j'étais encore à 123 kilomètres de la réalité. Je n'ai pas vu de condescendance dans le regard posé par Florence Aubenas sur ces anonymes. Je crois qu'elle a découvert un monde dont elle ne soupçonnait pas la substance, comme nous quand on la lit.

Le seul bémol que je poserais, c'est que Florence Aubenas quitte parfois son point de vue totalement subjectif et submergé pour reprendre le poste de narrateur omniscient. Elle explique ainsi les pensées d'accompagnatrices de Pôle Emploi ou de travailleurs d'autres entreprises. Si on part du principe qu'elle est restée anonyme jusqu'au bout, comment peut-elle dans le récit connaître les pensées de la personne en face?

Pour le reste, elle a le grand mérite de mettre un visage au-dessus de ces petites mains et de les faire exister. La prochaine fois que vous serez au boulot à des heures indues, n'oubliez pas de saluer celles qui vous permettent de retrouver votre chaise de bureau pile face à votre PC.

lundi 22 novembre 2010

Les pas mous du cougnou, acte 2

Chose promise, chose due: je me suis attaquée ce week-end à la confection de cougnous -mes pauvres amis Facebook n'ont pas échappé à la tragédie du week-end. "So Fille sent bien que le samedi, c'est cougnou". "So Fille n'a pas résisté à l'appel d'une virée shopping, cougnou repoussé à demain". "So Fille s'y met enfin". Martine peut aller se rhabiller! Celle qui a tenu Facebook en haleine ce week-end, c'est moi!

Bon, je vais pas faire une grosse tartine sur le sujet, déjà que j'en ai déjà parlé la semaine passée et en plus, tartine + cougnou = vous n'aurez plus faim pour le dîner, bande de gourmands!

Sachez seulement qu'on a frôlé le drame, parce que mes cougnous, je devais les faire cuire dans un four au gaz. Or, ce four au gaz, je ne l'avais jamais utilisé pour faire cuire autre chose qu'une pizza surgelée (ou un hachis parmentier), c'est vous dire le niveau d'implication émotionnelle.

Ici, j'ai pétri la pâte de mes petits doigts potelés, je me suis niqué le poignet à mesure que la farine s'incorporait bien aux oeufs, j'ai jeté toute mon âme en même temps que le sucre perlé dans ces petits pâtons. Et puis ça: au lieu de sentir la douce odeur madeleinesque du cougnou, j'ai commencé à sentir le sucre cramé. Un rapide coup d'oeil dans le four m'a confirmé ce que je craignais: tandis que le dessous ressemblait déjà à du pain bien cuit, le dessus commençait à peine à brunir légèrement. Ajoutez à cela qu'on en était à racler le fond de la bonbonne de gaz, genre "arrivera-t-on à cuire ces cougnous à point? Restez avec nous, on le verra après la pub...", bref, je n'exagère pas en disant qu'on a failli avoir des morts...

Au final, le fond est effectivement cramé, mais si l'on évacue le séant, ces premiers tests "au gaz" sont tout à fait corrects :-)

En voici donc la recette (pour deux cougnous d'un kilo ou une douzaine de 150 gr):


Ingrédients :
- 4 dl de lait
- 1 kg farine
- 20 gr levure fraîche
- 50 gr sucre cristallisé
- 4 œufs
- 200 gr beurre
- 10 gr sel (2 c à c rases)
- 200 gr raisins secs
- 250 gr sucre perlé
- 1 peu jaune d’œuf pour dorer

Préparer la pâte sans sucre ni raisins :
- tamiser la farine dans un bassin. Faire une fontaine
- répartir le sel sur les bords extérieurs de la fontaine
- ramollir le beurre jusqu’à consistance d’une pommade
- faire tiédir le lait
- casser les oeufs. Battre à la fourchette, puis les verser dans la fontaine

Préparer le levain :
- émietter la levure
- ajouter qques cuillerées de lait tiède
- délayer la levure à la fourchette
- incorporer un peu de farine pour obtenir une pâte très molle
- saupoudrer le levain d’un peu de farine
- faire lever 5 à 10 min à l’abri des courants d’air (ou dans four T° basse)

Pétrir :
- mêler l’œuf et le sucre dans la farine à l’aide de la fourchette
- ajouter le lait petit à petit
- ajouter le levain en mélangeant soigneusement
- incorporer le beurre en dernier lieu

Enfariner une planche à pâtisserie (ou plan de travail)
Placer la pâte dessus
Incorporer de la farine
Donner une forme arrondie à la pâte
Laisser lever ¾ d’heure

Incorporer le sucre et les raisins
Façonner les cougnous (allonger les pâtons en étranglant les 2 extrémités)
Laisser encore lever une 10aine de minutes sur la tôle beurrée et farinée
Faire chauffer le four à 220°
Dorer les pâtons à l’oeuf battu
Faire cuire à 200° pendant 15 min environ, puis laisser dans le four éteint

dimanche 21 novembre 2010

Honni soit qui Maé y pense

Il y a au moins un avantage dans le fait d'habiter la région du Centre: il ne faut pas se taper des dizaines de kilomètres pour aller chez Dod. Je ne sais pas quel cheminement d'idées leur a permis d'arriver à la conclusion "il faut absolument qu'on s'installe dans le zoning de Bray/Péronnes", mais toujours est-il qu'ils y ont implanté un magasin. Dans une sorte de vieux truc qui paie pas de mine, mais voilà, c'est pas vraiment pour la déco qu'on va dans un outlet, si?

En général, c'est M. Léludemoncoeur qui propose la virée. Depuis qu'il a découvert Dod, il ne s'habille plus que là. Trois à quatre fois par an, une subite inspiration le saisit et une lueur s'allume dans son regard: "on passe chez Dod cet après-midi?" Moi, je n'ai évidemment besoin de rien mais, pour lui, je me plie de bonne grâce à la séance shopping (sans déc'? ;-) ).

A l'entrée, c'est toujours le même rituel: un dernier bisou, puis un dernier regard et on bifurque. Lui à gauche vers le rayon homme, moi à droite pour aller évaluer la marchandise d'un oeil détaché et serein. Evidemment, je tombe toujours sur au moins une pièce que je verrais bien rejoindre ma maigre garde-robe. J'essaie, je remets, je réessaie, je déniche autre chose. Au moment de nous retrouver au milieu (à la caisse), j'ai quasi autant d'articles sur les bras que mon homme et ses trois virées shopping par an.

En général, j'aime bien rester une partie d'après-midi dans cette espèce de hangar amélioré et chauffé des années 70. Sauf qu'hier, en entrant, j'ai entendu la bête voix de Christophe Maé. Bon, pas grave, Dod est branché sur Radio Contact qui, dans mon souvenir, a la lumineuse idée de ne pas laisser les chansons se terminer. On sera donc bientôt débarrassés de ce bêleur.

Sauf que non. La chansons se termine, et après un mini-blanc, la suivante se lance. Horreur!! Un DISQUE de Christophe Maé!! Un CD entier!! Je me suis alors rendu compte que mon seuil de tolérance à la souffrance est extrêmement bas. Je me voyais déjà tomber sur le sol en me tortillant de douleur, genre Harry Potter quand on lui fait un Endoloris, en suppliant de m'épargner et de mettre plutôt, allez, s'il fallait vraiment choisir... du Lara Fabian. Oui, même ça je préfère.

Christophe Maé chante toujours pareil, c'est un fait. Et il ne chante que des conneries, c'est fou.

"Je sais qu'on revient pas en arrière
Et que tu reviendras pas non plus
Mais si tu changeais d'avis quand même
J'te jure que tu ne serais pas déçue


J'ferais des efforts vestimentaires
Je rentrerais à l'heure prévue
On passerait les dimanches à la mer
Comme on faisait au tout début"

(Dingue dingue dingue <- c'est le titre de la chanson, c'est pas moi qui le dis)


J'ai eu un sursaut d'espoir en entendant le disque déraper et devenir fou. Mais après un joli silence, c'est reparti jusqu'au bout (merde, je me mets à faire des rimes, faut que j'arrête de chercher les paroles de ses chansons sur le net!!).

Je vous avoue que j'ai eu un soupir de soulagement quand le fond sonore est repassé sur Radio Contact (eh oui! il en faut peu pour être heureux) et qu'on a pu recommencer nos courses tranquillou. Et c'est vrai qu'après tout le Maé qu'on s'était donné, on a vraiment feelé good!

vendredi 19 novembre 2010

Le paradoxe de la jupe en hiver

Parfois, avec mes amies, on a des discussions qui débouchent presque par hasard sur de grandes interrogations métaphysiques. Ainsi de la conversation avec mon amie Anne-Françoise hier:

Moi: J'ai mis ma nouvelle jupe Comptoir des cotonniers (celle que j'avais commandée sur internet); l'est belle :-)
Anne-Françoise: :-) suis souvent en jupe ces derniers temps aussi
Moi: j'aime bien, j'aime encore mieux en hiver, avec les bottes et les bas opaques <3 des robes, des jupes
Anne-Françoise: clair! en été, j'aime pas!
Moi: en été j'en mets aussi, mais c'est pas pareil :-)


La question m'a alors frappée en plein visage (la sal*******pe!): qu'est-ce qui fait que c'est si agréable de se balader en jupe en hiver, alors qu'on risque de se cailler les miches geler les orteils par 0 ou -30* dehors?

Tentative de réponse n°1: ça efface nos petits kilos d'hibernation

A mesure que ce mois de novembre super lumineux et ensoleillé (tu parles!) s'égrène, les petites douceurs compensatoires s'installent. Dans les fesses et le bide. Et on peut le dire, il fait moche, cafardeux, noir à 15h (j'en rajoute où on s'organise déjà un car pour aller se jeter dans le canal?), donc on accumule (enfin je, parce que pour vous, je sais pas). Et quand enfin viendra le festif mois de décembre, on se mettra à manger du chocolat et des spéculoos dès le 6 (merci Saint-Nicolas!), du cougnou dès le 8 (merci So Fille :D ) et toutes sortes de mets délicieux et parfois alcoolisés dès, mettons, le 15 (faut bien tester ce qu'on servira aux invités à Noël et Nouvel an).

La bouée guette. Vous avez déjà tenté de la rentrer dans votre jean's préféré? Aaaaaah! Vous voyez que la jupe et la petite blouse fluide par dessus ont du bon!



Tentative de réponse n°2: le bas opaque, c'est joli

Parce que c'est la mode depuis plusieurs années (et que même si ce n'était pas la mode, on en mettrait quand même, on n'est pas des moutons, si?) et qu'en plus ils donnent presque l'illusion que ça protège aussi bien de la petite bise piquante qu'une bonne vieille toile de jean's. Et qu'ils ne se cantonnent plus au strict noir ou à l'un peu plus doux marron, mais s'affichent en rose pâle, jaune moutarde, orange (testé et euh, pas spécialement approuvé...), bleu canard, vert sapin, bref, possibilité de les assortir à tout (ou pas).


Tentative de réponse n°3: parce que le choix des chaussures est plus vaste

En été, on a le choix: "mmmmh! avec quoi vais-je porter ma roooooobe? Des sandales ou des sandales?" En hiver, ça se transforme en: "mmmmh! Low boots? Ballerines? Escarpins? Bottes à talons plats? Bottes à talons hauts? Cuissardes?" Le choix est aussi vertigineux que le talon de mes escarpins Guess (portés avec une extrême modération pour cause de forte probabilité de cassage de gueule...). Le fait que j'aie à peu près 25 paires de sandales de toutes sortes et 3 5 paires de bottes est purement fortuit.


Tentative de réponse n°4: les matières sont plus belles en hiver

La susnommée jupe commandée chez Comptoir des cotonniers est en soie. Magnifique, toute douce, elle consolerait presque du fait qu'il va falloir sortir dans ce monde violent et tout froid, bouh! Zavez déjà essayé de porter une jupe en soie (doublée polyester) un jour de canicule, vous? J'ajoute: et de prendre le train pour aller au boulot avec cette même jupe en soie? Bah oui, quand vous arrivez péniblement à décoller vos gambettes du siège en skaï, vous devez faire des manoeuvres ni très élégantes ni très discrètes (en gros, décoller votre jupe de vos fesses) en espérant ne pas avoir la trace de sueur de vos jambes flirtant avec le siège. En hiver, point de tout ça! Ca caille, ok! Mais votre jupe en soie, elle ne colle pas! Idem pour la laine toute douce, voire pour le satin. En été, point de salut hors le coton ou le lin.


Tentative de réponse n°5: le confort des jambes

Bah oui, il faut bien appeler un chat un chat et une gambette poilue un yéti: en été, si on veut se balader jambes nues, il faut faire la traque à la repousse. Et les poils, ça pousse plus vite en été (je sais, la vie est trozinjuste! Et super mal faite), question de sève ou un machin-brol du style. Résultat: t'as intérêt à montrer tes jambes sitôt sortie de chez l'esthéticienne/de ta séance perso d'épilation parce qu'au bout de quelques jours, c'est déjà plus méga net. Et ça, ça craint (même pour une blonde, snif), à moins de prôner le retour à la nature. En hiver, hop! une paire de bas opaques et l'affaire est jouée! On peut laisser passer son rendez-vous chez l'esthéticienne d'un ou deux jours sans culpabiliser (pas plus, hein, sous peine de devoir ressortir son sexe à pile).


crédit: Belga
Evidemment, ya des cas où t'es obligée de mettre des bas de soie sous ta jupe en pleine canicule. Demandez à cette pauvre Mathilde qui, en mission économico-de charme au Mexique, a obstinément porté des bas, même avec ses sandales peep-toes. Ce qui lance une autre grande question métaphysico-modesque que mon amie Anne-Françoise et moi on se pose depuis des mois (et qui mériterait un billet à elle toute seule): existe-t-il des bas "spécial sandales", des qui recouvrent pas les orteils genre "je porte pas de bas mais en fait si"?



Et vous, vous aimez en porter, des jupes en hiver?

jeudi 18 novembre 2010

Sans sucre, merci!

Hier, je suis allée au supermarché. Oui, je sais, j'ai une vie super fascinante. Je pourrais vous faire la liste des courses, aussi, sauf que non. Parce que c'est bien là que réside le problème: je n'avais pas fait de liste. Et mon bel élan consumériste de "chéri, je vais passer au Delhaize parce qu'on n'a plus de faux sucre" a fait pschhhiiiiiit. Car de réserve de faux sucre, il n'y a point. J'ai lamentablement oublié. Pire, je ne m'en suis rendu compte que ce matin, en ouvrant le sucrier. M*rde, le sucre!

Oh! Pas que je sois rentrée bredouille (brocouille, comme on dit dans le Bouchonnois). Noooooon! J'ai même pensé aux chips et à la salade (oui, c'est du grand écart, et alors?). J'ai même -attention, on va friser le surréalisme- arpenté certains rayons à la recherche de ce fameux faux sucre. A quel moment me suis-je laissé distraire? Je ne sais plus. Mais toujours est-il que je suis repartie guillerette, mon sac de courses au bras, Desperate Housewife version région du Centre (irradiant le glamour au milieu de gens en training et cheveux gras, donc). Sans sucre, ni vrai, ni faux.

C'est typique de moi, en fait. Tellement typique qu'il faudrait absolument que je m'oblige à faire une liste à chaque fois. Sauf que même quand je fais une liste, j'oublie d'y noter un truc, c'est forcément obligé. Et je me tape le front du plat de la main une fois derrière mon volant/rentrée à la maison "mais OUI! je le savais que j'avais oublié un truc!!". Parce qu'en plus, je sens que ce n'est pas tout à fait fini, que je devrais rester 5 minutes de plus dans le magasin, sait-on jamais que quelque chose me revienne, genre qu'il faut que j'achète l'ingrédient principal de mon plat du soir... Ca ne rate jamais. J'ai prévu de tester cette merveilleuse recette de poulet au citron? M*rde, où sont ces foutus citrons? Des ccupcakes? Zut, j'ai oublié la farine!

Allez, consolons-nous, au moins, je me balade avec ma passoire bien vissée sur mes épaules. A moins que celle-là aussi, je finisse par l'oublier...


Edit de quelques minutes plus tard: quand je vous le disais que je suis une vieille distraite! J'avais prévu de partager avec vous une petite chanson bien de circonstance, qui me trotte en tête depuis que j'ai découvert mon sucrier desperatement vide...

mercredi 17 novembre 2010

Tout vient à point à qui sait attendre

Huit ans!! Il a fallu huit ans pour que Kate arrive enfin à se faire passer la bague de fiançailles au doigt! Et encore, c'est une bague de récup', il a même pas dépensé des milliers de sous. Enfin, Kate se consolera en se disant que c'est vintage, sans doute.

Non, mais ce qui est fou, c'est ces huit ans, là. Ok, un mec, ça capte pas super bien les signaux. Tu peux passer vingt fois exprès entre lui et la télé dans l'espoir qu'il remarque ta nouvelle coupe de cheveux (quand t'as décidé de passer du super long à l'ultra court), il voit pas. Ou il tilte 4 jours après ("t'as changé quelque chose, non?"). Tu lances des signaux de moins en moins discrets ("regarde mon amour, le beau dîner que je t'ai préparé, hein que je suis une fille à marier? hihi") voire carrément pieds-dans-le-plat-avec-des-sabots-de-gille ("oooooooOoooOooooooOh! Regaaaaaaarde cette mââââgnifique robe de mariée!! Je me verrais bien dedans, tiens!"). Et l'homme lève à peine le nez, ou le sourcil, bref vous trouve juste bizarre au lieu de tomber à genoux pour vous faire sa demande.

Eh bien Waitie Katie (la Katie qui attend, charmant surnom trouvé par la bonne presse britannique) ça a sans doute dû être pareil, en pire. Oui, parce qu'elle attendait avec une armée de paparazzi collés à ses basques qu'un type ayant reçu une éducation anglaise stricte, dont la grand-mère -ça n'arrange rien- est un peu reine d'Angleterre, dont le père (du type, pas de la grand-mère, suis un peu...) a épousé une femme tout en jurant à une autre qu'il n'aimait qu'elle (et il a fini par l'épouser aussi, du reste, pfiou!! quelle famille!), que ce type, donc, se décide enfin à demander la permission à tout le monde (sa grand-mère, il est obligé, le gouvernement britannique aussi, et le père de Katie, c'était par politesse british) pour lui demander sa main. On serait impatientée à moins, non?

Mais non, Katie se présente aux journalistes, bien coiffée, souriante, et jouant avec le gros saphir à son doigt. Elle retire William du marché des "rêves pour midinettes de moins de 50 40 37 ans", et j'arrive même pas à lui en vouloir... Moi qui avais pourtant posé ma candidature il y a trois ans et demi, lors d'une des ruptures de Kate & Will.

Non, je ne lui en veux pas. Je la trouve même très courageuse et franchement profonde, cette Kate. Parce qu'en huit ans, le Will, il a eu le temps de mûrir, de changer. Et on voit très bien à sa calvitie naissante que dans vingt ans, il ressemblera plus à son père et ses oncles qu'à sa mère. Rien que pour ça, Kate, chapeau!



(PS: Will fait preuve d'un sens pratique frisant la radinerie: il a donc piqué la bague de fiançailles de sa mère pour l'offrir à sa dulcinée, et ne devra sans doute rien dépenser en déco pour la salle de mariage... vu que les parents de ladite dulcinée ont fait fortune dans le matériel de fêtes et les cotillons! Fortiche, le Will!)

mardi 16 novembre 2010

Où le schtroumpf troque ses lunettes contre des bras croisés

Moi, j'aime pas le mardi. Enfin, j'aime pas ce mardi-ci. Ni celui de la semaine dernière, d'ailleurs. Donc j'aime pas le mardi. En plus, ya même pas de soleil.

Je suis affectée à l'information économique cette semaine et ça me déprime. Cette violence sociale, les entreprises cow-boys qui virent sans consulter, ces bras-de-fer stériles, ces résultats d'entreprise à répercuter me mettent les nerfs à vif.

Je sens la mauvaise humeur m'envahir petit à petit sans pouvoir tout à fait la refouler. J'en deviendrais presque désagréable avec les collègues et mes remparts contre les râleries de certains commencent à se fissurer.

J'ai envie de ressortir mes aiguilles pour me tricoter une écharpe toute douce et super longue, mais aucune laine ne me plaît.

J'ai envie de décorations lumineuses de Noël tellement kitsch qu'elles me feraient rire, j'ai envie de compenser la nuit et le froid par des promesses de fête.

Allez, pour tenir le coup et faire le plein de vitamines (mais pas que), voici une petite recette testée ce week-end chez mon papa: la macédoine d'agrumes

- prenez quelques mandarines, un pamplemousse et quelques oranges (ça dépend de la quantité que vous voulez préparer ;-) )
- pelez les fruits à vif et coupez-les en petits morceaux. Mélangez-les
- arrosez d'un "sloutch" de rhum (c'est un dessert, pas un cocktail) et de jus de citron (frais pressé, par exemple)
- saupoudrez d'un peu de sucre pour casser l'acidité des agrumes

Et puis...

Dégustez!

Si le rhum est bon et bien parfumé, ce dessert devient vraiment magique. Servez-les à des invités qui restent dormir chez vous, comme ça ils pourront vider leur coupelle jusqu'à la dernière goutte ;-)

lundi 15 novembre 2010

Chez nous, on n'est pas mou du cougnou

Ce week-end, mon père a officiellement lancé la saison du cougnou. Ca faisait quelques jours que l'envie me titillait d'aller repêcher la recette familiale dans ma boîte mail (ma version papier étant enfouie dans une caisse anonyme, les chances de la retrouver rapidement frisent le zéro absolu), tout en me raisonnant: "tout-vient-à point-à-qui-sait-attendre". Et mon impatience a payé: le 14 novembre, j'ai goûté mes premières tranches de cougnou de l'année.


Pour les Françaises perplexes et les habitants incultes de la Région du Centre, le cougnou n'est pas une spécialité africaine douteuse consistant en des couilles de gnou, non non non. Il s'agit d'une sorte de pain brioché au sucre et aux raisins secs (ou pas, si affinités). Que dire, sinon que c'est bon à mourir et que les fesses pleurent toute seules après d'avoir doublé de volume? Ce que ça a de plus qu'une bête brioche? Ben on le prépare juste en période de Noël.

(Petite parenthèse parce que je sais pertinemment qu'en lisant les lignes ci-dessus, certains lecteurs se sont écrié: "mais on dit une cougnolle, pas un cougnou, elle sait pas ce qu'elle dit, celle-là!", non, on ne dit pas une cougnolle, en tout cas pas pour les pâtisseries préparés de nos blanches mains à mon papa et moi: c'est du cougnou, point à la ligne)


Le cougnou, c'est ma madeleine à moi, ça me ramène 15 ans en arrière, quand on tannait mon père en lui tournant autour pour qu'il daigne se mettre à la tâche. Ca ne marchait pas chaque année, ça ne marchait parfois qu'une fois par an (alors qu'à cinq filles -oui, cinq filles- le cougnou disparaissait avant même d'avoir eu le temps de dire miam!), mais quand il en faisait... mmmmmh! quel régal! J'en ai gardé l'idée que faire du cougnou, c'est forcément ardu et qu'il faut dégager une demi-journée au moins pour s'y mettre.

Et puis l'an dernier, je me suis attaquée au monstre sacré -le cougnou, pas mon père. J'en ai fait, refait et rerefait, jusqu'à ce que mes fesses crient "grasse!". Le sucre perlé, faut dire, ce serait sans doute plus inoffensif en collier. Mais quel plaisir de croquer dans cette brioche "mouillée" par le sucre... J'en fonds!

Allez, je m'y remets et puis, promis, je vous publierai photos et recette! :-)

vendredi 12 novembre 2010

Coïtus interruptus version 3 Suisses

Quand il s'agit de se mettre dans les meilleurs conditions pour succomber à la tentation, je suis une championne. Décidée à faire des économies? Boah! C'est pas un mini-tour innocent sur le site de Comptoir des cotonniers qui va nous tuer. En plus ils font 40%! Oh! Mais c'est géniaaaaaaal! C'est même plus si cher! On peut acheter plus pour le prix d'une seule pièce. Et là, clac! La carte de banque soupire, elle retourne once again au charbon. Bravo!

Une fois le colis reçu, je jurai, un peu tard, qu'on ne m'y prendrait plus, que je serais forte. Et j'ai réussi! Je suis passée sur le site de Mango outlet (découvert via le blog de Lorena) et je n'ai même pas acheté les mocassins de Pocahontas sur lesquels j'avais pourtant craqué en magasin. Malgré la forte réduction. Vous voyez un peu la force d'esprit?

Et puis, évidemment, je suis tombée sur le catalogue 3Suisses chez les parents Léludemoncoeur. Je feuillette -par curiosité intellectuelle, cela va sans dire, après tout, je n'ai besoin de rien (mais envie de tout, aaaaah!)- et je repère quelques menues breloques qui me paraissent jolies. Trois fois rien, hein! (juste une paire de chaussures -ou deux, ou trois-, quelques T-Shirts et deux ou trois robes, rien de plus)

Par curiosité intellectuelle toujours (elle est insatiable!), je file voir sur le site. Et là, la page m'accueille avec un "jusqu'à -70% sur une série d'articles". Arghl. Vérification faite, la paire de bottes est soldée.


Mmmmmppppfffff! mmmmmppppffff!



Il faut toute ma concentration et tout mon self-control (et l'écriture d'un billet blog) pour ne pas craquer, mais dès le billet publié, bam! je clique sur "ajouter à mon panier". Evidemment, l'euphorie me gagne, tous les articles que j'avais repérés dans le catalogue sont en promo. Et vas-y que ma calculette mentale se met en route à la vitesse grand V. "Plus trop cher" + "pas cher du tout" + "pas cher" = "je m'en fous, de toute façon je paie plus de loyer...". Je clique, je reclique, je soupire, c'est trop de bonheur d'un coup. Et j'arrive à l'étape "valider mon panier".

Avec un sourire béat et satisfait du travail accompli, je passe en revue mes futurs achats.




QUOI??? Bottes "disponibles sous six semaines", qu'il me dit, le site. Un rapide calcul (je suis très forte, et en plus google agenda est mon ami) m'apprend que dans six semaines... c'est Noël! Ajoute dix jours et c'est les soldes. Si ça tombe, il aura déjà neigé et gelé à pierre fendre d'ici là et "mes" bottes arriveront toutes seules comme la cavalerie d'Offenbach, genre "on a raté quelque chose?".

Autant dire que j'ai dégrisé en trente secondes, descente en (sur)piqué. 3 Suisses, je crois que notre histoire d'un soir vient de se terminer avant d'avoir (vraiment) commencé...

jeudi 11 novembre 2010

Cachez ce sein que... (mais si possible dans de la belle dentelle)

Dès que j'ai reçu l'invitation de Marie à assister à la présentation de la collection printemps-été d'une collection de lingerie, une seule question m'a taraudée: comment allais-je bien pouvoir m'habiller? Qu'allais-je porter pour avoir l'air classe sans en faire trop, mode tout en restant moi-même (et en composant avec ma garde-robe)? J'ai retourné le problème dans tous les sens, dès que j'avais une minute pour y penser. On a atteint des pics d'intensité dramatique ces derniers jours, dans la voiture qui m'emmenait au boulot ou me ramenait à mon lit (dodooooo), mon logiciel mental passant en revue tous les hauts, les associant avec tous les pantalons et jupes de ma garde-robe, tentant de visualiser l'effet global de la tenue ainsi produite.

Il y a cependant un élément qui n'est jamais entré en ligne de compte pendant cette période d'intense réflexion: le choix des sous-vêtements. Ca ne m'intéresse pas, en vérité. Comme je le disais dans mon billet d'hier, j'aime qu'ils soient fonctionnels+. Il faut qu'ils se fondent dans la tenue, qu'ils fassent leur office (soutenir, par exemple) discrètement, sans se mettre en avant.

Vous comprenez un peu mieux pourquoi je rigolais doucement que la marque ait jugé que je pouvais correspondre à son image, moi la fille qui n'a jamais dépensé plus de 40 euros pour un ensemble de lingerie.

Mais une fois sur place, la gentille Lien (prononcer Lîîîne, pour les Françaises ;-) ) m'a expliqué que les marques Marie-Jo et Prima Donna sont justement intéressantes pour des filles/femmes comme moi. Le genre de filles/femmes qui sont toujours obligées d'aller vérifier sur l'étiquette de leur soutif pour s'en rappeler la taille. De celles qui porteraient un soutien inadapté simplement par ignorance, parce que personne ne les a jamais vraiment prises en main (elles, hein, pas leurs seins!). Et Lien de m'expliquer que Prima Donna, par exemple, propose une infinité de types de soutiens-gorges ("petits" bonnets/grand tour de poitrine, petit tour de poitrine/grand bonnet, et variez là-dessus).

Sur des portants se trouvent les collections printemps-été 2011 de Prima Donna, Prima Donna Twist, Marie-Jo et Marie-Jo l'Aventure et quelques modèles de la collection automne-hiver 2010. Des jeunes femmes viennent également présenter des ensembles de lingerie, parce qu'effectivement, ça donne mieux sur elles que sur les cintres. Et un ensemble qui paraissait bof bof sur son cintre prend... du relief une fois porté, c'est indéniable.

Lien nous propose aussi de faire le (fameux) test "une poitrine généreuse, fardeau ou cadeau?". Ce qui est bien c'est que vous pouvez le faire aussi et, peut-être, gagner un an de lingerie. Perso, je suis la "reine du compromis" (c'est pas moi qui le dis, hein, M. Léludemoncoeur, c'est le test!), à mi-chemin entre la fille fière de ses nibards et qui se baladerait bien en sous-vêtements sexy toute la journée (sans rien d'autre) et la fille complexée qui porte des sous-vêtements parce qu'il faut bien mais voûte les épaules pour pas qu'on voie son bonnet C. C'est l'effet "fonctionnel+", je suppose ;-)


Reste un tout gros gloups: Le prix de ces parures (rien que le mot est révélateur). Evidemment, c'est quasiment du sur-mesure, ça s'adapte à toutes les morphologies. Marie-Jo est même qualifiée de "haute-lingerie". Mais 75 euros pour un soutien-gorge, 35 euros pour un tanga, voire 199 euros pour un corsage (suuuuuuper joli par ailleurs), j'en déglutis avec quelque difficulté. Parce qu'une fois votre parure (chèrement) acquise, il vous faut encore vous habiller (surtout en cette période, si on ne veut pas prendre froid). Et on ne couvre pas une parure à 240 euros d'un pantalon en synthétique acheté chez Wibra, n'est-ce pas? On investit dans de la belle pièce en belle matière, du cachemire, de la soie, de la dentelle (du Comptoir des cotonniers, quoi :-) ). Après tout, quand on veut être aimée, on ne compte pas.



Résumé:
Pourquoi j'achèterais des parures:
- C'est très très joli, vraiment de belles coupes, de beaux modèles
- C'est belge et ça mérite d'avoir... tout mon soutien
- Pour trouver le modèle et la taille qui me conviennent vraiment


Pourquoi j'hésiterais à en acheter:
- Ca reste cher (psychologiquement, j'ai du mal)
- La plupart des modèles commencent au bonnet C et, à moins que je me fourvoie totalement, je ne l'atteins pas tout à fait (zêtes déçus, hein? :-) )


Edit de 15h55: petit sondage sur le côté, rien à gagner, c'est juste pour le fun :-)

mercredi 10 novembre 2010

On tourne en rondeurs

A l'heure où vous lirez ces lignes, je serai en train de fouler négligemment un tapis rouge menant à un événement VIP pour blogueuses triées sur le volet. Oui, rien que ça. J'avoue que quand j'ai reçu l'invitation en message privé sur Facebook, j'ai regardé derrière mon épaule, pour voir si par hasard, une blogueuse influente-modeuse avertie-trop hip (oui, parce qu'en vrai, hype, ça n'existe pas, en anglais, faut dire hip) ne s'y cachait pas, des fois que c'était à elle que le message s'adressait, mais non. Dans ma chambre, yavait que moi. Et M. Léludemoncoeur.

Sauf qu'il a pas de blog. Et pas de seins, non plus, et c'est super important. Car la marque qui nous présente sa collection printemps/été 2011 est, vous l'avez deviné, une marque de lingerie.

Dans l'invit', Marie, qui sait murmurer à l'oreille des blogueuses, nous confie donc que la marque a écumé la blogosphère belge et est tombée en arrêt devant cinq blogs, dont celui-ci, qui lui semblent correspondre à son image.

Moi, ça me fait rigoler doucement parce que la lingerie, c'est un peu la seule partie "vêtements" qui ne me fait jamais tourner la tête. J'aime les jolies choses, certes, mais je n'ai jamais investi dans un ensemble de marque ou quoi que ce soit. Ca doit être fonctionnel+, c'est-à-dire que je proscris quand même les culottes de mémères, mais pour le reste... H&M, Hunkemöller et Dod Lingerie recueillent les maigres fruits de mon indifférence.

MAIS je suis une fille curieuse, et jamais contre l'idée de me faire changer d'opinion. Donc lingerie et tapis rouge, me voilà!

Autre indice que nous collons bien à l'image de la marque: on nous proposera un test intitulé "une grosse poitrine, une horreur ou un cadeau".

Alors là, je suis scotchée... Une marque qui sait mesurer un tour de poitrine à vue d'écriture rondement menée, moi, je dis bonnet! Euh pardon, chapeau!

mardi 9 novembre 2010

L'empathie, c'est pas confortable

Je suis une petite chose fragile et sensible. Je suis incapable de regarder de la violence intentionnelle à la télé. Je suis incapable de revoir le moment où les vertèbres de la Million dollar Baby craquent sur le coin d'un tabouret, parce que je SAIS que ça va craquer, et que ça fait mal. Ma capacité d'identification frôle le 100%, je deviens physiquement mal. J'ai du mal avec la cruauté gratuite et intentionnelle.

C'est pour ça que je n'aime pas la télé-réalité. Ou une certaine télé-réalité. Ou certains côtés d'une certaine télé-réalité. Je vous ai parlé l'autre jour de la méchanceté stratégique de candidats du Dîner presque parfait. Pris par la volonté de gagner, ils n'hésitent pas à casser les autres, quitte à être grossiers et à pousser de hauts "beurk!" sitôt la première bouchée goûtée.

Mais les plus cruelles, pour moi, ce sont ces émissions où des candidats doivent s'impliquer pour réussir une "mission" (conquérir le coeur d'un fermier, ou devenir le meilleur cuisinier amateur de France, par exemple) et où quelqu'un (le fermier ou le jury, par exemple) doit éliminer une ou plusieurs personnes. Et lance: "T'es vraiment quelqu'un de bien, mais je t'élimine. Et j'espère que ça ne changera rien entre nous et qu'on restera amis!"

Allez, c'est vrai qu'en théorie, il n'y a pas de quoi fouetter une vache (ou une crème, ça dépend de l'émission). Des choix douloureux, ça fait partie de la vie. Des séparations, des "je préfère qu'on reste copains" aussi. Des "désolé(e), la place est prise par l'autre candidat", c'est pas agréable, mais ça arrive, encore et toujours. Sauf qu'en général, il n'y a pas de caméras de télévision braquées en gros plan sur la tête du vaincu pour humer la moindre émotion.

Vous me direz: ils le savaient avant de commencer, qu'ils risquaient de se prendre un vent face cam', c'est pas comme si on leur avait menti sur la marchandise. C'est vrai, totalement vrai. Mais moi, je ne peux pas m'empêcher d'avoir le coeur qui se serre face à ça, face à cette cruauté qui devrait rester intime.

Si trouver une femme pour un agriculteur ou faire d'un bon cuisinier amateur a quelque chose d'artificiel, la déception, elle, ne l'est jamais. Même devant des caméras. Ca devrait faire l'objet d'une nouvelle télé-ralité, tiens. On appellerait ça Intolerable Cruelty.

lundi 8 novembre 2010

Le mouton était tacheté

Ca y est, j'ai craqué. Oh! Il n'a pas fallu me pousser beaucoup... J'avais depuis quelques mois appris et accepté que ce serait la tendance phare de l'hiver, mais attention! par petites touches élégantes, pour pas virer dans le trash vulgos. J'étais acquise à l'idée que quand je trouverais LA jolie pièce pour pas trop cher, je deviendrais moi aussi... une porteuse d'imprimé léopard.

"Moutonne!", qu'il m'a dit le M. Léludemoncoeur. T'as déjà vu un mouton avec une écharpe imprimée léopard, toi? Alors qu'une (fille à la démarche) féline avec une écharpe en (laine de) mouton, ça s'est déjà vu, et souvent même! Et toc!

Tout ça pour dire que l'autre fois, quand M. Léludemoncoeur m'a proposé une virée (évidemment immédiatement acceptée) aux Grands Prés, j'ai fouiné dans les imprimés léopard. Echarpes, petits T-Shirts, jupes, c'est fou la variété de "léopard touch" qu'on peut trouver. Dans toutes les gammes de prix, of course. Moi, je voulais un foulard, le genre de truc visible et discret à la fois, pas trop fade mais dans mes couleurs, pas trop cher mais pas cheap.

J'ai trouvé. Oui, c'était pas évident, avec tous mes critères, mais j'ai trouvé. Un foulard tout doux, dans des tons très "fauve", et pour 15 euros. Je suis sortie en sautillant du magasin, vous imaginez bien. Surtout que j'avais aussi trouvé, pour 15 euros chacune, une paire d'escarpins vernis (qui dureront le temps qu'ils devront durer) et une ceinture avec boucle "papillon". Repue de shopping, j'étais.

Depuis, j'ai eu le temps de me faire "clocher" le pied gauche par les escarpins, et je ne quitte plus mon fouléopard. La ceinture attend quant à elle patiemment son heure (bientôt, bientôt?) dans son tiroir.

Je suis un mouton de la mode, certes, mais un mouton avec une léopard touch, et ça, mine de rien, ça ne court pas (vite) les rues!

dimanche 7 novembre 2010

Le tam-tam à deux faces

Ce que je sais, c'est que je ne sais rien.


Ô lecteur attentif, quelle est cette lueur d'inquiétude qui voile ton regard? Non, la philosophie ne m'est pas tombée dessus parce que c'est dimanche et l'ennui d'un après-midi dominical ne me poussera pas à aller voir si l'ortie, qui ce matin était sortie...

Non. C'est une révélation qui m'a frappée en pleine figure aussi sûrement qu'une planche d'armoire: plus j'avance, plus je me rends compte que je ne sais pas grand chose. En trucs de la vraivie, je veux dire. Quelles sont les démarches pour se faire rembourser à la mutuelle, comment on fait une offre pour une maison, comment se calcule le précompte immobilier et ce genre de joyeusetés.

Je ne blâme pas mes parents. Après tout, je ne sais pas si ce serait normal de convoquer ses enfants un soir autour de la table familiale en disant: "So Fille, tu es presque une adulte: il y a des choses qu'il faut savoir quand on a huit ans. Saint-Nicolas n'existe pas et puis pour les papiers de la mutuelle, faut pas traîner pour les renvoyer, tu vois?" Papa, Maman, je vous remercie de m'avoir laissé découvrir par moi-même que Saint-Nicolas n'apportait pas en personne les cadeaux aux petits zenfants sages. Vous avez préservé mon enfance.

Mais maintenant, à l'âge considéré comme adulte, me voilà avec des questions essentielles zé de la plus haute importance: Et Père Noël, alors, il existe pas non plus? Comment s'qu'on fait pour acheter une maison? n'en est qu'une parmi d'autres...

Dans ces cas-là, radio Tam-Tam fonctionne à plein. Et vas-y que je te commence un chat sur gmail pour obtenir l'avis de l'une, et hop que je fonce sur Facebook pour que l'autre me conseille... C'est pratique, d'avoir des copines qui sont passées par les mêmes trucs avant. Je pose plein de questions de toutes sortes, pour tenter de maîtriser le sujet (les filles, je profite de l'occasion pour m'excuser platement pour les fois où je vous saoule...), d'en comprendre les enjeux, les pièges et les facilités.

M. Léludemoncoeur, ça le fait grimper au plafond de me voir en conversations perpétuelles avec les copines sur tels ou tels sujets sans que rien de véritablement concret n'aboutisse. "Mais tu te projettes dans des choses qui n'existent même pas!", qu'il me lance, exaspéré. Mais pour qu'elles commencent à exister, faut y penser, faut y réfléchir! Moi, ces conversations me permettent de soupeser un sujet, d'avoir l'impression d'y être préparée quand il faut se lancer. Et puis ça me rassure.


Enfin, pas toujours, en fait, parce qu'il y a aussi les "quoi? mais si vous faites pas une offre rapidement, la maison risque de vous filer sous le nez!" et autres "mais comment t'as la patience d'attendre? Moi, je pourrais pas..." Moi non plus, je ne peux pas, mais je m'applique à ne pas m'emballer trop vite, j'essaie de ralentir un peu le rythme (d'abord de mes battements cardiaques).

Là, par exemple, j'ai furieusement envie de téléphoner ou d'envoyer un message à la fille de l'agence, pour lui demander en urgence des nouvelles de notre offre. Alors que vendredi, j'étais partie pour attendre jusqu'à demain pour aller aux nouvelles, partant du principe que s'il y avait une enchère, si la réponse du propriétaire était non, l'agence nous aurait appelés pour nous le dire... Evidemment, ça n'empêche pas les poussées de stress, les interrogations, mais inch'allah! J'attends mais M. Léludemoncoeur devra vraisemblablement appeler dès qu'ils ouvrent la porte de l'agence à 9h00 demain matin, je le veux!


D'ici là, je reste zen, calme et je prends mon mal en patience. Après tout, il ne reste plus que 22h et 17 minutes à attendre...

samedi 6 novembre 2010

Grazie di cuore a la mamma

Chère Maman Léludemoncoeur,

Il faut que je vous dise MERCI. Oh! Je sais que vous n'aimez pas les remerciements, même si vous nous accueillez chez vous sans protester (ahah la bonne blague) pendant quelques mois et qu'on a fait augmenter la consommation d'eau, d'électricité, de chauffage et de chips de 400% en deux semaines. Vous trouvez ça normal, ça vous fait plaisir. Mais ce n'est pas pour ça que je prends la plume aujourd'hui. Non, je voulais vous remercier d'avoir fait un fils normal.

Ok, il considère qu'un repas sans viande et sans frites (ou sans pâtes, ça marche aussi) n'est pas vraiment un repas. OK, il nous fait parfois des crises de mauvaise foi. OK, il est resté chez vous jusqu'à 32 ans et puis est revenu trois ans plus tard (c'est maintenant). Mais ça ne semble pas lui avoir laissé trop de séquelles. Il se contente de vous appeler dans son sommeil et de manger des pizza trois fois par semaine, par nostalgie. Normal, quoi.

Déjà, à la base, vous avez évité l'écueil du prénom italien trop connoté. Genre Salvatore. Ou Giuseppe. Il ne fait pas d'UV pour garder un teint hâlé. Il ne met pas de chaussures "de louxe" ni de costumes à grosses rayures, qui devraient faire élégant mais qui font juste maquereau mafieux. Il ne remet pas sans cesse sa mèche en place. Il ne parle avec les mains que quand il s'anime. Votre fils, donc, est tout à fait normal. On pourrait presque le confondre avec un Belge ou un Français.

Et puis, il faut que je vous remercie de votre attitude envers moi. Jamais vous ne m'avez demandé de me montrer en sous-vêtements pour que vous puissiez soupeser (du regard) la marchandise. Ca, c'est très chic de votre part. Vous m'avez parfois fait des cadeaux incongrus (une petite culotte, par exemple), mais jamais vous ne m'avez proposé de me payer une augmentation mammaire ou une liposuccion pour coller mieux aux standards de beauté que doit forcément atteindre la femme de votre fils. Franchement, c'est tout à votre honneur. Je vous soupçonne tout de même d'avoir un problème à l'oeil, car je ne comprends pas comment, alors que j'ai le cheveu hirsute et le peignoir mal noué, vous pouvez vous exclamer que je n'ai rien à envier un mannequin (ou alors, donnez-moi d'urgence le numéro de votre chirurgien ophtalmo, je veux subir la même opération!).

Vous m'avez aussi acceptée dans votre maison, sans me reléguer dans une niche au jardin et je dois souligner votre sens de l'hospitalité, toute méditerranéenne sans doute. Le fait que j'ai étudié (à l'université OMG!) et même le fait que je travaille ne semblent pas vous incommoder. Vous êtes une progressiste, chapeau!

Il faut tout de même que je vous fasse une confidence: le ménage, c'est pas trop mon truc. Je laisse de la poussière dans certains coins et j'évite les bibelots partout, justement pour pas trop devoir les épousseter. Et puis, parfois je sors avec les copines. Sans votre fils. Et je bois de l'alcool, parfois. Je ne passe pas des heures dans la salle de bain à me pomponner. Je n'ai qu'une seule robe avec des paillettes.

Malgré tous ces défauts rédhibitoires, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et que vous laisserez votre fils repartir avec moi dans quelques mois. Sinon, on trouvera bien une solution. Passer à Confessions Intimes pour avoir l'aide de la coach, par exemple.

Bien à vous,

So Fille

Au nom du verre, du vice et du sain d'esprit

Je suis doublement baptisée et, ces derniers temps, c'est doublement difficile à assumer. Bon, d'abord, ya le baptême de-quand-j'étais-bébé, celui avec le prêtre et tout ça. Aujourd'hui, les prêtres, ça n'a pas trop la cote, surtout quand ça a les mains baladeuses.

Le deuxième baptême, c'est celui choisi sciemment à l'université et on peut dire qu'en cette période, les clichés se ramassent aussi facilement que des feuilles en dessous d'un marronnier... J'avais déjà voulu écrire un billet sur le sujet il y a quelques semaines, quand une bleuette de Louvain-La-Neuve a fait un coma éthylique pendant le Roi des Bleus et que, évidemment, les réactions se sont déchaînées pour dénoncer ces petits pervers qui en humilient d'autres trop heureux de se faire gueuler/pisser dessus. *soupir*

Et puis est venu ce "magnifique" reportage de M6 sur les bizutages, tellement interdits en France qu'ils sont venus voir en Belgique comment ça se passait. Le résultat? Un "reportage" orienté, ne donnant la parole qu'à des déçus du baptême ou à des comitards en pleine activité de bleusaille (et donc dans le registre du 14.000e degré, qui passe en général très mal à la télé).

Ce billet n'a certainement pas pour but de réconcilier les pro- et les anti-baptêmes, parce qu'il s'agit d'un dialogue de sourds. Même les "ni pour ni contre, bien au contraire" finissent par hérisser les "pro-baptêmes" (souvent des baptisés, en fait) en disant "moi j'suis pas contre, mais j'ai jamais ressenti le besoin de me faire humilier".

Qui, QUI, a déjà ressenti le besoin de se faire humilier, à part le client un peu particulier d'une maîtresse SM, hein? Tu crois qu'un jour, on se lève le matin en se disant "aujourd'hui, j'ai très envie d'aller me faire humilier?" Mmmmmmmh, non, je ne crois pas. Ou alors, faudrait imposer des tests psychologiques très serrés à l'entrée de l'unif (et des hautes écoles) pour virer aussi sec tous ces futurs flagellés revendiqués (et éviter qu'après, ils se retrouvent peut-être à des postes en vue dans la société, vu qu'il y a des cercles de droit, de Polytech, de médecine et de sciences, pour ne citer que ceux-là). Non, dans les baptisés, ya aussi des gens normaux (si si!), qui ne deviendront pas alcooliques, qui réussiront (parfois brillamment), qui connaissent leurs limites et sont sociables.

Oui mais oùsque tu veux en venir, alors? Pas très loin, je crois. J'avais juste envie de crier mon ras-le-bol sur les clichés qui continuent à faire les gorges chaudes des forums de discussion sur internet. J'avais aussi envie de dire ma fierté d'être baptisée, d'avoir tenté l'expérience "pour me faire ma propre idée". En fait, fierté n'est même pas le mot. Je suis juste contente. J'y ai mis le temps (après tout, j'ai fait mon baptême en troisième -et avant-dernière- année), mais j'ai basculé dans le camp "pro-baptême" après avoir longtemps dit, moi aussi, que je ne voyais pas l'intérêt d'aller se faire humilier pour tenter de s'intégrer.

Il n'y a plus besoin de baptême pour se faire des potes à l'unif, du moins pas dans l'unif où je suis allée. D'ailleurs, j'ai été révoltée en apprenant que les non-baptisés de médecine vétérinaire, à Liège, auraient des difficultés à obtenir des notes de cours et même des stages (!!!) parce qu'ils ont choisi de ne pas faire leur baptême. Mais faire son baptême est une bonne façon de découvrir son université d'une autre façon, d'en connaître l'histoire, de s'impliquer dans son fonctionnement.

Ca permet aussi, dans une certaine mesure, de se découvrir soi-même, de progresser, de réfléchir à ce qu'on est. Si je suis celle que je suis aujourd'hui, c'est -aussi- grâce à mon année de baptême et tout ce qui l'a entourée. J'en garde un très bon souvenir, malgré quelques moments de stress, de fatigue et quelques moments plus difficiles. Ma cérémonie de diplômes, deux ans plus tard, a pris un relief particulier, grâce à mon baptême.

Et quand Massoeur n°5 (appelons-là Chanel :D ) a annoncé il y a deux ans qu'elle se lançait dans la bleusaille, je l'ai applaudie. Et je suis allée verser une larmichette à sa soirée de baptême.

Aujourd'hui, cela fait sept ans tout pile que je suis baptisée. Je ne regrette aucun moment de ma bleusaille, je n'en regrette aucune des conséquences.

Ah! Si! Je regrette une chose: ne pas avoir tenté l'expérience plus tôt.

vendredi 5 novembre 2010

La gueule de bois du lecteur

L'urgence de tenir, doublée de la crainte de finir trop vite. Savourer le feu d'artifice final et puis... expérimenter le manque, cette petite solitude, cette question: "et maintenant, que vais-je faire?"








Oui, terminer un livre, c'est un petit deuil à chaque fois. Une séparation à contre-coeur, surtout quand l'intrigue était prenante, quand l'auteur a réussi à nous prendre par les yeux, par la main, pour nous emmener avec lui au coeur de l'histoire, à côté de ses personnages. Pour moi, le meilleur remède dans ces cas-là, c'est de combattre le mal par le mal: enchaîner directement avec autre chose, un autre livre. Vous pensez qu'on a encore de quoi faire avec les onze kilos (oui, 11 kilos!) de bouquins ramenés de Paris fin juillet? Ahah, mes innocents lecteurs chéris!

Mais ils sont quasiment tous lus, et depuis longtemps! Ou alors ils sont stockés dans des caisses sur lesquelles je n'ai pas eu la patience de noter consciencieusement tous les titres de bouquins y-stockés.

Heureusement, M. Léludemoncoeur est un biblivore. Il fait cramer ma carte de crédit sur Amazon.fr pour dénicher ZE perle de littérature journalistique qu'il FAUT avoir pour en être (en être de quoi, je ne sais pas, mais en tout cas, on les a). Oh! Je ne me plains pas! Il m'a ainsi permis de découvrir (mieux vaut tard que jamais) l'excellent Alain Rémond, chroniqueur téléphage de son Oeil dans Télérama et, depuis, billetiste pour Marianne et La Croix.

Ce type est une source d'inspiration et d'admiration pour moi. Il prouve qu'on peut parler de micro-choses du quotidien, de sa propre vie, de manière intelligente, drôle et vive. Je vous conseille tout particulièrement "Le cintre était sur la banquette arrière", recueil de ses chroniques hebdomadaires dans Marianne. Ca parle de cintre (sans blague?), de banquette arrière (sans blague??), d'amitiés, de chapeau, d'oiseau, de Bretagne. C'est furieusement drôle, fin, bien pensé et écrit. Si un jour je pouvais m'approcher de son brio, je pourrais euh... je sais pas ce que je pourrais faire, mais je serais très heureuse :-)

Pour éviter la dépression post-lecture, je me suis plongée dans un polar suédois. Depuis la trilogie Millenium, l'envie me démangeait de découvrir d'autres auteurs suédois. Par contre, même si j'aime bien la collection Actes Noirs, je n'avais pas envie de dépenser à chaque fois moult et moult sous. L'autre jour, en ne cherchant pas vraiment, je suis tombée sans me faire mal sur "Je voudrais que cela ne finisse jamais", de Ake Edwardson, un... polar suédois dont le personnage principal est Erik Winter, un commissaire fumeur de cigarillos Corps Diplomatique.

Par prudence, je n'ai acheté que ce tome-là des aventures d'Erik Winter, me disant que j'aurais bien l'occasion, si ça me plaisait, de racheter les livres suivants une autre fois. Ah! Que j'ai regretté mon accès de raisonnabilité, une fois les 392 pages englouties!! Je me suis retrouvée un samedi midi, orpheline des personnages que je venais de quitter, me demandant jusqu'à l'obsession ce qui leur arrivait ensuite.

La Suède décrite par Ake (faut un rond sur le A, normalement, pour que ça se prononce Oke) est estivale, voire caniculaire, avec des nuits réduites à rien, des températures qui frisent la suffocation et qui donnent à l'ambiance globale du livre sa moiteur. On est pris dans un étau, une sorte de fatigue physique similaire à celle des personnages. C'est bien écrit, bien qu'un peu lent au début. Mais ça participe sans doute au climat de l'intrigue, ralentie par la chaleur.

Au bout de quelques heures d'orphelinat, mes yeux sont tombés sur "1984". "Tu ne l'as jamais lu? Oh! Tu devrais!", m'a lancé M. Léludemoncoeur. Sitôt conseillé sitôt fait: je me suis plongée dans l'univers gris de l'Oceania, de son parti Extérieur et de Big Brother. Evidemment, ça fait soixante ans que j'aurais dû lire ce livre. Ou dix ans, à tout le moins, quand "Big Brother", la télé-réalité, a fait son apparition en Flandre. Fainéantise? Manque d'intérêt? Jusqu'ici, je n'avais jamais fait le pas et c'était bien dommage.

J'ai terminé le bouquin ce matin. C'est désespérant. Flippant. D'autant plus, en fait, que certains passages ont bizarrement trouvé un écho au boulot cette semaine. La réécriture perpétuelle du passé, son effacement pour laisser la place à de nouveaux souvenirs, la mémoire des habitants d'Oceania qui se trouble et change au fur et à mesure de ce que leur dise les chefs, tout ça m'est revenu lors d'une conversation banale avec un collègue. Rien de grave, ni de manipulatoire, mais ça m'a interpellée quand même... Tout ça pour dire que si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le recommande vivement.

Pour éviter la gueule de bois de la lectrice en cours de sevrage, je viens de me jeter sur "Le Quai de Ouistreham", de Florence Aubenas (oui, je sais, quasi un an après tout le monde). Et j'enchaînerai sans doute avec son livre sur l'affaire d'Outreau. J'ai lu des critiques dithyrambiques sur "le Quai", et d'autres qui traitaient Aubenas de spectatrice parisienne chipotant dans le bourbier provincial en se pinçant le nez. J'ai hâte de me faire mon opinion... et éventuellement de vous la faire partager.

Ceci était l'épisode huit (si j'ai bien suivi) de la série de l'été. Quoi? On n'est plus en été? Bah non, mais tant qu'on a du soleil dans le coeur, hein...

mercredi 3 novembre 2010

Une convive plus qu'imparfaite

L'autre soir, j'ai regardé "Un Dîner presque parfait: la Belgique contre le reste du monde". Ya pas à dire, les concepteurs ont le sens de la formule. Et de l'exagération. Car le "reste du monde", évidemment, ça se limite à quatre pays européens, et quatre champions nationaux... qui parlent français aussi bien que vous et moi et même mieux que la plupart de la population de la région du Centre.

Bon évidemment, si on voulait respecter l'esprit de l'émission (cinq candidats-cinq jours), difficile de faire voyager les cinq gus de Bruxelles à Bombay, puis les envoyer à Rio de Janeiro avant de repartir vers Brisbane et de terminer à Brazzaville. Imaginez leur tête au bout du troisième jour (zauriez encore envie de manger de la purée de manioc, vous, le 5e jour? Surtout après avoir été rassasié par les plateaux-repas des avions...).

Donc cinq candidats, un Belge, of course, puis une Française, un Anglais, une Allemande et une Grecque, chacun recevant les quatre autres dans son pays et leur faisant (normalement) goûter la cuisine locale. Le tour de rôle: l'Allemande s'y collait en premier, avant le Belge, l'Anglais, la Grecque et la Française.

Dès la première dégustation, il a été clair que la candidate grecque serait euh, comment dire?... "exigeante". Grimace en goûtant du boudin puis, au début du repas, un "je vous le dis tout net: je n'aime pas le sucre, alors vos desserts je vais y goûter par politesse, mais je déteste ça!" La Grecque ou comment mettre l'ambiance directement pour toute la semaine!

Elle a tenu toutes ses promesses de Schtroumpf Grognon, faisant la grimace devant l'atelier chocolat ("naaaan moi, chipoter au chocolat, c'est pas trop mon truc!"), devant les escargots (oui bon, c'est pas donné à tout le monde...), l'alliance viande/poisson, les frites, le foie gras, les cuisses de grenouilles, tout tout tout tout (tout tout? tout!).

Une fois son tour passé, l'Allemande s'y est mise aussi: et vas-y que je critique ceci et vas-y que je critique ça, et vas-y que ça je mange pas parce que je connais pas et que j'ai peur de pas aimer...

Mais où est-on, quoi?? Oui, dans une émission culinaire pour amateurs. Avec des gens qui n'ont parfois jamais mangé des trucs de base, et qui ne veulent même pas goûter pour se faire une idée. Ils partent du principe qu'ils n'aimeront pas. Je trouve ça triste, parce que c'est cruel pour les autres candidats.

Je suis peut-être sans doute naïve, mais il me semble que le principe même de ce genre d'émission, c'est le goût de la découverte, le plaisir de la surprise gustative, l'envie de partager des recettes, des saveurs et puis de faire des rencontres. Evidemment, en rassemblant des personnalités de manière aléatoire, on court le risque que ça ne colle pas du tout.

J'avais vu une série d'émissions à Paris (si je me souviens bien), qui m'avait laissée profondément mal à l'aise. La doyenne, une soixantaine d'années, avait reçu les autres la première. Elle paraissait prometteuse (pas sa cuisine, mais disons la personnalité). Mais dès le lendemain, elle se mit à casser du concurrent et s'associant avec un autre. Leur numéro a très vite frisé l'impolitesse. Vous iriez, vous, chez quelqu'un (que vous ne connaissez pas) en tapant sur la table en rythme "On a faim! On a faim!" ou en disant "mais c'est dégueulasse, c'est quoi??"? (si vous avez répondu "oui" beh euh... je peux vous interviewer?) Et non, la présence de caméras n'est pas une excuse...

Lundi soir, on a donc assisté à un plissage de nez sempiternel de la candidate grecque, sur son lit de moue dégoûtée de la concurrente allemande, surtout face au Belge et à la Française. Et pourtant, je peux vous assurer que ça avait l'air délicieux, ces macarons "bleu-blanc-rouge" au roquefort (fait maison!!), ces mignardises, ce pigeon suuuper bien présenté.

L'émission a en tout cas permis de se rendre compte que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas: ça se critique.



(mais c'est le Belge qui a gagné et ça c'est cool!)


(bon, en surfant, je me rends compte que Télé Première a déjà parlé de cette émission... fin juin :-/ Toujours sur la balle la So Fille, trop classe! ;-) )

lundi 1 novembre 2010

De toute façon, ya plus que ça à faire

Ca y est, on s'installe progressivement. Les caisses disparaissent peu à peu, remisées dans un coin du garage, allégées ou pas. Les commodes se sont remplies, les bouquins refont leur apparition un peu partout. Des qu'on a ressortis des caisses, d'autres qu'on a achetés -oui, déjà...

La tranche de vie "à deux chez les parents Léludemoncoeur" est donc entamée, à coup de délicieux carciofi* farcis, de brodo et de calzoni. Rien que du light, quoi :-) C'est un miracle si je sors de cette cohabitation sans être lestée d'une bonne dizaine de kilos en plus.

Je flotte (profitons-en tant que les carciofi et calzoni ne me clouent pas au sol) dans une sorte d'irréalité depuis quelques jours. Car samedi, à peine digéré les épisodes "états des lieux/remise des clefs" et "petit détour par la banque", nous sommes allés à l'agence immobilière, pour faire une offre sur la maison qui nous a tapé dans l'oeil.

On a "pris notre temps". Depuis la première fois que je l'ai vue, cette maison, il s'est passé un mois, un mois qui m'a semblé une éternité parfois. J'ai cassé les pieds et les oreilles de M. Léludemoncoeur avec mes angoisses. Et si quelqu'un la chopait sous notre nez?? Les mails, chats et autres questions lancées au vol par des collègues-amis-famille intéressés n'ont pas allégé la pression ressentie, mais cette fois, ça y est.

Une autre éternité se profile désormais. Une éternité qui durera quinze jours, le temps de réflexion accordé au propriétaire pour donner sa réponse à notre offre. D'ici là? Ben on se tait, on regarde éventuellement les photos pour se dire que oui, elle est plutôt pas mal cette maison. Ou, comme moi, on scrute les façades de la même couleur pour voir quelle couleur de châssis les gens ont choisie.

Et on attend. De toute façon, hein... ya plus que ça à faire.


*artichauts

vendredi 29 octobre 2010

Back!! (oui, déjà :-) )

Je me pensais réduite au silence bloguesque (et même net-esque) jusqu'à mardi prochain au moins, jusqu'à ce que notre imprévoyance soit palliée par un technicien zélé de chez Noo (la société de télévision numérique+internet bien connue en Wallonie). Je me voyais déjà contrainte de ruminer mes pensées en moi-même, sans pouvoir les faire partager à tous mes amis Facebook. J'y voyais -philosophe- une forme de rehab (oh I won't goo no no!), me disant qu'une coupure, un retour à la vrévie ne pourrait qu'avoir un effet bénéfique.

Et puis paf! Au milieu de ce pays de trainings-moumoute (j'ai vu plus de filles en training en deux jours qu'en trois ans passés au loin) et de ce quartier de petits vieux (pardon, de pensionnés actifs), quelques réseaux wifi ont fait leur faible apparition. Faibles, certes, mais suffisants pour écrire un billet blog et laisser éclater sur Facebook ma joie de pouvoir communiquer avec le moooooooonde entchier (comme on dit par ici).

Réjouissez-vous, mes zamis, déjà, mon déménagement (ne) m'a (pas) tuer. Bon, il m'a niqué les mains (coupures et gerçures en tous genres), le dos (ça rime avec lumbago) et les nerfs (M. Léludemoncoeur se cache encore derrière son clavier). MAIS, mais, ce qui ne tue pas nous rend plus forts. Et plus riches aussi. Oui, parce que le monstrueux toursiveux  chipoteur propriétaire n'a pas été si chipoteur que ça et nous ne nous sommes même pas énervés. Nous en avons été les premiers surpris mais, une bonne heure après le début de l'état des lieux, nous étions sur le trottoir avec nos derniers effets et le papier pour récupérer une garantie locative complète. Ouf!

Nous voilà donc à temps plein chez Papa et Maman Léludemoncoeur et il faut bien dire que rien n'a vraiment changé. Enfin si, la chambre. C'est toujours la même pièce, mais plus les mêmes couleurs ni les mêmes meubles. Pour le reste, c'est toujours l'accueil débordant de gentillesse, l'odeur de "brodo" (le bouillon de poule) quand on rentre, les conversations qui reprennent naturellement en italien.

Car oui, mon cerveau embrumé par la fatigue des derniers jours doit se secouer et refaire l'effort, retrouver le mot pour le dire ou la tournure pour le contourner. Je pourrais, si je le voulais, répondre en français, ça ne gênerait personne. Mais avant d'aimer un Italien, j'ai aimé l'italien, tout simplement. Dès l'école secondaire, je me suis dit que j'avais envie d'apprendre cette langue du sud. A l'unif, j'ai commencé mollement, avant de me rendre compte que le cours était rempli de gens qui faisaient comme moi avec le néerlandais: ils avaient choisi la facilité d'une langue qu'ils connaissaient déjà bien, et qui leur rapporterait des points en fin d'année.


Il a donc fallu M. Léludemoncoeur (et surtout sa famille) pour que je m'achète une méthode Assimil et que je m'y mette sérieusement. Quel bonheur de pouvoir lui sortir "sei un mostro!! ne ho abbastanza!!" (eh oui, ya une leçon sur les engueulades en italien dans la méthode assimil...). Avec les trois ans passés à deux tous seuls dans un appartement-comme-des-grands, on est totalement repassés au français, gardant l'italien (voire le sicilien) pour les vacances. Mais là, c'est reparti et ça me plaît. Ca m'oblige à revoir mon vocabulaire, à l'enrichir, à tenter de décrypter le sicilien pour suivre les conversations plus personnelles, voire carrément censurées (eh oui, ya aussi des injures en sicilien...).

Bref me revoici l'esprit un peu reposé, la garde-robe (encore) un peu regonflée (merci le petit tour aux Grands Prés de Mons cet aprèm), encore plein de caisses à défaire/trier/ranger et des heures de sommeil à rattraper.

Cette petite période de disette bloguesque m'a en tout cas permis de me rendre compte qu'il me reste encore tellement de choses à vous dire!