Je suis doublement baptisée et, ces derniers temps, c'est doublement difficile à assumer. Bon, d'abord, ya le baptême de-quand-j'étais-bébé, celui avec le prêtre et tout ça. Aujourd'hui, les prêtres, ça n'a pas trop la cote, surtout quand ça a les mains baladeuses.
Le deuxième baptême, c'est celui choisi sciemment à l'université et on peut dire qu'en cette période, les clichés se ramassent aussi facilement que des feuilles en dessous d'un marronnier... J'avais déjà voulu écrire un billet sur le sujet il y a quelques semaines, quand une bleuette de Louvain-La-Neuve a fait un coma éthylique pendant le Roi des Bleus et que, évidemment, les réactions se sont déchaînées pour dénoncer ces petits pervers qui en humilient d'autres trop heureux de se faire gueuler/pisser dessus. *soupir*
Et puis est venu ce "magnifique" reportage de M6 sur les bizutages, tellement interdits en France qu'ils sont venus voir en Belgique comment ça se passait. Le résultat? Un "reportage" orienté, ne donnant la parole qu'à des déçus du baptême ou à des comitards en pleine activité de bleusaille (et donc dans le registre du 14.000e degré, qui passe en général très mal à la télé).
Ce billet n'a certainement pas pour but de réconcilier les pro- et les anti-baptêmes, parce qu'il s'agit d'un dialogue de sourds. Même les "ni pour ni contre, bien au contraire" finissent par hérisser les "pro-baptêmes" (souvent des baptisés, en fait) en disant "moi j'suis pas contre, mais j'ai jamais ressenti le besoin de me faire humilier".
Qui, QUI, a déjà ressenti le besoin de se faire humilier, à part le client un peu particulier d'une maîtresse SM, hein? Tu crois qu'un jour, on se lève le matin en se disant "aujourd'hui, j'ai très envie d'aller me faire humilier?" Mmmmmmmh, non, je ne crois pas. Ou alors, faudrait imposer des tests psychologiques très serrés à l'entrée de l'unif (et des hautes écoles) pour virer aussi sec tous ces futurs flagellés revendiqués (et éviter qu'après, ils se retrouvent peut-être à des postes en vue dans la société, vu qu'il y a des cercles de droit, de Polytech, de médecine et de sciences, pour ne citer que ceux-là). Non, dans les baptisés, ya aussi des gens normaux (si si!), qui ne deviendront pas alcooliques, qui réussiront (parfois brillamment), qui connaissent leurs limites et sont sociables.
Oui mais oùsque tu veux en venir, alors? Pas très loin, je crois. J'avais juste envie de crier mon ras-le-bol sur les clichés qui continuent à faire les gorges chaudes des forums de discussion sur internet. J'avais aussi envie de dire ma fierté d'être baptisée, d'avoir tenté l'expérience "pour me faire ma propre idée". En fait, fierté n'est même pas le mot. Je suis juste contente. J'y ai mis le temps (après tout, j'ai fait mon baptême en troisième -et avant-dernière- année), mais j'ai basculé dans le camp "pro-baptême" après avoir longtemps dit, moi aussi, que je ne voyais pas l'intérêt d'aller se faire humilier pour tenter de s'intégrer.
Il n'y a plus besoin de baptême pour se faire des potes à l'unif, du moins pas dans l'unif où je suis allée. D'ailleurs, j'ai été révoltée en apprenant que les non-baptisés de médecine vétérinaire, à Liège, auraient des difficultés à obtenir des notes de cours et même des stages (!!!) parce qu'ils ont choisi de ne pas faire leur baptême. Mais faire son baptême est une bonne façon de découvrir son université d'une autre façon, d'en connaître l'histoire, de s'impliquer dans son fonctionnement.
Ca permet aussi, dans une certaine mesure, de se découvrir soi-même, de progresser, de réfléchir à ce qu'on est. Si je suis celle que je suis aujourd'hui, c'est -aussi- grâce à mon année de baptême et tout ce qui l'a entourée. J'en garde un très bon souvenir, malgré quelques moments de stress, de fatigue et quelques moments plus difficiles. Ma cérémonie de diplômes, deux ans plus tard, a pris un relief particulier, grâce à mon baptême.
Et quand Massoeur n°5 (appelons-là Chanel :D ) a annoncé il y a deux ans qu'elle se lançait dans la bleusaille, je l'ai applaudie. Et je suis allée verser une larmichette à sa soirée de baptême.
Aujourd'hui, cela fait sept ans tout pile que je suis baptisée. Je ne regrette aucun moment de ma bleusaille, je n'en regrette aucune des conséquences.
Ah! Si! Je regrette une chose: ne pas avoir tenté l'expérience plus tôt.
Les WE d'intégration, les "baptêmes" comme tu dis peuvent parfois restés de bons souvenirs et ne tournent pas tous à la cata..Mais le souci c'est que lorsque ça tourne mal ça prend de sacrées proportions forcément. 10 fois sans problème personne n'en parle la 11eme se passe mal et on ne parle que de ça !!!
RépondreSupprimerPu****, 11 ans pour moi >.<
RépondreSupprimerAllez vieille conne, on fait la St-V ?
@bm: c'est toujours la même chose, hein: les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent personne ;-) C'est plus racoleur quand ya de l'excès.
RépondreSupprimer@Zeli: j'avais l'intention de prendre congé le vendredi 19, donc ça peut être une option... ^^ T'y vas, toi?
Salut à toi. Sympa ton billet. Il est sacrément bien écrit. Moi, j'ai fait mon baptême en 1996, oui, je sais ça date. A l'époque, c'était peut-être un peu plus crade et moins surveillé qu'aujourd'hui. Mais n'empeche des accidents, il y en avait. Pas importants cela-dit. Une fille qui se loupe dans les escaliers et s'en tire avec un poignet cassé. Pas drole et cela ne devrait pas arriver. Ce qu'on oublie de dire très souvent, c'est que ces accidents sont souvent provoqués par des bleus en quête de reconnaissance, qui boient, boient, boient et ne mesurent pas du tout les conséquences de leurs actes. Certes, les anciens sont la pour encadrer, mais voila, ils ne peuvent pas non plus les enchainer quelque part. Comparons à la vie de tous les jours : Quand des gens vont en soirée et qu'ils boient comme des trous, pas d'anciens pour surveiller ce qui se passe. Après, ils prennent leur voiture et conduisent malgré leur ébriété très prononcée.
RépondreSupprimerDes comportements irresponsables, il y en a partout et toujours. Ce que j'ai du mal à accepter c'est que l'on s'en prenne aux baptême étudiants sans connaitre la chose. Je n'ai pas vu le reportage M6 mais je n'ai pas bcp de mal à imaginer ce qui a été diffusé. Les "exclus" ont souvent un avis très différent sur la chose. Dommage.
Pour info, je travail et ai la chance de ne pas avoir connu un seul jour de chomage dans ma vie. J'ai une famille, une fille, un ami, je ne suis pas alcoolique et tous le monde va bien et est sain d'esprit ;-)
Hello FashionGeekette! Je suis tout à fait d'accord avec toi! Après tout, le monde de la guindaille estudiantine n'est qu'une représentation du reste de l'université (de la société). Donc c'est normal qu'il y ait là aussi des gens qui ne réussissent pas du premier coup ou qui ne soient pas raisonnables dans leurs comportements.
RépondreSupprimerA part ça, je suis ravie de t'accueillir ici et au plaisir! :-)