So fille!
La vie par le petit bout de la lorgnette
dimanche 5 décembre 2010
vendredi 3 décembre 2010
Very Important Blogger, Very Interesting Being
J'en ai presque les larmes aux yeux. En tout cas, depuis lundi, j'avais les doigts qui fourmillent de ce silence forcé, mais pour la bonne cause. Parce qu'après cinq ans, trois blogs, environ 140 billets ici et je-ne-sais-plus-combien sur l'autre (disons que le troisième n'a été que très éphémère), je quitte Blogger et mon adresse de blog en "blogspot.com".
Je ne pars pas sur une note négative, genre "tu me fais végéter, faut que je parte sinon je coulerai". Non, pas du tout. J'aime Blogger, je conseillerais cette plate-forme à ma meilleure amie si elle décidait d'enfin se mettre à écrire en ligne (djûûû!) pour sa simplicité d'utilisation et sa convivialité. Mais. MAIS.
Un matin de septembre, c'était le 1er, je crois, j'ai reçu un mail dans ma boîte. Dans ce mail, une jeune femme m'expliquait qu'avec une de ses collègues, elles avaient constaté que la blogosphère belge est injustement sous-estimée, beaucoup moins valorisée que la blogo française et internationale et qu'il n'y avait pas de raison objective à ça. Leur idée un peu folle (mais pas tant que ça), c'était de créer une sorte de réseau de blogs belges de qualité (appelons-les les BBQ) pour les faire connaître et promouvoir à travers eux la blogosphère belge.
Seule condition pour faire partie du club BBQ: migrer le blog vers Skynet. Je passe sous silence les mirifiques avantages promis pour nous tenter et nous faire craquer plus vite, toujours est-il qu'une dizaine de blogueuses (parmi lesquelles un blogueur quand même) ont répondu présentes. Bon, comme le club BBQ, ça faisait un peu saisonnier (qui aurait envie d'aller se faire un BBQ sur sa terrasse recouverte de dix centimètres de neige, hein??), Emme et sa collègue Julie ont trouvé un nom plus sexy, le Club VIB (pour Very Important Bloggers).
Moi, j'ai hésité à peu près une demi-seconde. J'en ai parlé avec M. Léludemoncoeur et puis j'ai dit oui. Une initiative qui met en valeur les blogs belges, je ne pouvais que dire OUI! Depuis, il a fallu que je tienne ma langue -trois longs mois. Et ça a été super méga dur, autant vous l'avouer maintenant. J'ai JAMAIS craqué, je suis fière de moi sur ce coup-là. La première fois que j'en ai parlé, c'est dimanche soir en rentrant d'Amsterdam (mais je venais de goûter des huîtres pour la première fois, et j'avais bien aimé, alors...).
J'aurais pourtant voulu faire éclater ma joie en voyant la tournure que prenait ce nouveau blog, son design que je trouve magnifique. Je peux désormais le faire et c'est pourquoi...
J'ai l'immense honneur et la grande fierté de vous inviter à rejoindre www.sofille.be, à l'ajouter à vos favoris, et à continuer à partager avec moi, si vous le souhaitez, ces tranches de vie par le petit bout de la lorgnette.
Je ne pars pas sur une note négative, genre "tu me fais végéter, faut que je parte sinon je coulerai". Non, pas du tout. J'aime Blogger, je conseillerais cette plate-forme à ma meilleure amie si elle décidait d'enfin se mettre à écrire en ligne (djûûû!) pour sa simplicité d'utilisation et sa convivialité. Mais. MAIS.
Un matin de septembre, c'était le 1er, je crois, j'ai reçu un mail dans ma boîte. Dans ce mail, une jeune femme m'expliquait qu'avec une de ses collègues, elles avaient constaté que la blogosphère belge est injustement sous-estimée, beaucoup moins valorisée que la blogo française et internationale et qu'il n'y avait pas de raison objective à ça. Leur idée un peu folle (mais pas tant que ça), c'était de créer une sorte de réseau de blogs belges de qualité (appelons-les les BBQ) pour les faire connaître et promouvoir à travers eux la blogosphère belge.
Seule condition pour faire partie du club BBQ: migrer le blog vers Skynet. Je passe sous silence les mirifiques avantages promis pour nous tenter et nous faire craquer plus vite, toujours est-il qu'une dizaine de blogueuses (parmi lesquelles un blogueur quand même) ont répondu présentes. Bon, comme le club BBQ, ça faisait un peu saisonnier (qui aurait envie d'aller se faire un BBQ sur sa terrasse recouverte de dix centimètres de neige, hein??), Emme et sa collègue Julie ont trouvé un nom plus sexy, le Club VIB (pour Very Important Bloggers).
Moi, j'ai hésité à peu près une demi-seconde. J'en ai parlé avec M. Léludemoncoeur et puis j'ai dit oui. Une initiative qui met en valeur les blogs belges, je ne pouvais que dire OUI! Depuis, il a fallu que je tienne ma langue -trois longs mois. Et ça a été super méga dur, autant vous l'avouer maintenant. J'ai JAMAIS craqué, je suis fière de moi sur ce coup-là. La première fois que j'en ai parlé, c'est dimanche soir en rentrant d'Amsterdam (mais je venais de goûter des huîtres pour la première fois, et j'avais bien aimé, alors...).
J'aurais pourtant voulu faire éclater ma joie en voyant la tournure que prenait ce nouveau blog, son design que je trouve magnifique. Je peux désormais le faire et c'est pourquoi...
J'ai l'immense honneur et la grande fierté de vous inviter à rejoindre www.sofille.be, à l'ajouter à vos favoris, et à continuer à partager avec moi, si vous le souhaitez, ces tranches de vie par le petit bout de la lorgnette.
lundi 29 novembre 2010
Amsterdam, première à mes yeux
Sept ans séparent mes deux visites à Amsterdam. La première fois, je suis tombée profondément amoureuse de la ville, au premier regard. J'avais aimé cette ambiance de Saint-Nicolas dans les rues, les vitrines décorées pour cette fête, la balade sur les canaux une fois la nuit tombée, l'architecture, les déplacements à vélo, la douceur de vivre dans cette capitale.
Sept ans plus tard, j'ai retrouvé avec bonheur la même ville, sa douceur de vivre, la vraie gentillesse de ses habitants, sa beauté sur l'eau et dans ses façades. Je l'aime encore plus.
Ca tient sans doute aussi au fait que la première fois, j'avais découvert la ville seule. J'étais partie, jeune étudiante un peu sotte, pour traduire la ville en reportages radio, moi qui ne connaissais ni Amsterdam, ni la radio. J'étais partie les mains en poche, sans aucune idée de la façon dont on devait s'y prendre. Pendant cinq jours, j'avais tâtonné dans la ville, découvrant petit à petit leurs secrets, au média et à la ville. Après coup, j'en rougis: j'étais vraiment inexpérimentée. Mais sur le moment même, quelle folie!
Cette fois, j'étais accompagnée de mon amie Bab's. Bab's et moi, on partage une histoire de colocation et quelques pièces identiques du Comptoir des cotonniers, entre autres. On partageait aussi une même première expérience ce week-end: moi, je partais pour la première fois avec une amie, et elle à Amsterdam.
Au final, ça donne un week-end de rêve, parfait, où il n'y a rien à déplorer de fâcheux (à part le service de merde de la STIB le samedi matin qui a failli nous faire rater notre Thalys et nous a transformées pendant tout le trajet en vieilles asthmatiques), où on a envie de battre des mains de contentement à peu près toutes les deux minutes (mais emballées dans des moufles, les mains, parce que ça caille).
En vrac: on a super bien mangé (à détailler dans un prochain billet), on a beaucoup beaucoup marché (à venir aussi dans un autre billet), on s'est émerveillées (beaucooup aussi), on n'a pas visité de musées (eh non!), on s'est contentées des beautés visibles du dehors, on a bien shoppé (mon shopping de Noël est déjà presque terminé!).
Et je n'ai pas failli à ma tradition (oui, au bout de deux fois, j'ai déjà des traditions) de profiter de ma présence à Amsterdam pour faire de nouvelles expériences. La première fois, of course,j'avais fumé mon premier joint avec des animateurs radio j'étais entrée dans un coffeeshop.
Cette fois, j'ai goûté des huîtres et... j'ai beaucoup aimé!
(to be continued)
Sept ans plus tard, j'ai retrouvé avec bonheur la même ville, sa douceur de vivre, la vraie gentillesse de ses habitants, sa beauté sur l'eau et dans ses façades. Je l'aime encore plus.
Ca tient sans doute aussi au fait que la première fois, j'avais découvert la ville seule. J'étais partie, jeune étudiante un peu sotte, pour traduire la ville en reportages radio, moi qui ne connaissais ni Amsterdam, ni la radio. J'étais partie les mains en poche, sans aucune idée de la façon dont on devait s'y prendre. Pendant cinq jours, j'avais tâtonné dans la ville, découvrant petit à petit leurs secrets, au média et à la ville. Après coup, j'en rougis: j'étais vraiment inexpérimentée. Mais sur le moment même, quelle folie!
Cette fois, j'étais accompagnée de mon amie Bab's. Bab's et moi, on partage une histoire de colocation et quelques pièces identiques du Comptoir des cotonniers, entre autres. On partageait aussi une même première expérience ce week-end: moi, je partais pour la première fois avec une amie, et elle à Amsterdam.
Au final, ça donne un week-end de rêve, parfait, où il n'y a rien à déplorer de fâcheux (à part le service de merde de la STIB le samedi matin qui a failli nous faire rater notre Thalys et nous a transformées pendant tout le trajet en vieilles asthmatiques), où on a envie de battre des mains de contentement à peu près toutes les deux minutes (mais emballées dans des moufles, les mains, parce que ça caille).
En vrac: on a super bien mangé (à détailler dans un prochain billet), on a beaucoup beaucoup marché (à venir aussi dans un autre billet), on s'est émerveillées (beaucooup aussi), on n'a pas visité de musées (eh non!), on s'est contentées des beautés visibles du dehors, on a bien shoppé (mon shopping de Noël est déjà presque terminé!).
Et je n'ai pas failli à ma tradition (oui, au bout de deux fois, j'ai déjà des traditions) de profiter de ma présence à Amsterdam pour faire de nouvelles expériences. La première fois, of course,
Cette fois, j'ai goûté des huîtres et... j'ai beaucoup aimé!
(to be continued)
vendredi 26 novembre 2010
Un mois et personne n'est mort
Un mois! Ca fait 31 jours à peu près qu'on s'est installés chez les parents Léludemoncoeur et personne n'est mort. Vous aurez noté que je dis "à peu près", ce qui signifie que le mur de la chambre ne s'enrichit pas chaque jour d'une petite barre gravée genre "allez, encore un de passé".
Pourtant, on a frôlé le pire. Je me souviens de ce début de cohabitation, où je me levais pour aller vider ce qui restait comme brol dans notre appart. Où je rentrais comme un zombie, le soir, tellement harassée que je n'arrivais plus à parler (qui a dit "faut pas demander"? tu sors!!). Et où j'entendais résonner dans ma ptite tête "un déménagement ça se fait en deux jours, facile!". Ces jours-là, oui, je peux l'avouer avec les 31 jours-à-la-grosse-louche de recul, on a atteint une intensité paroxystique faite d'envies de coups de raclette bien placés zé sentis.
(à ce propos, vous avez vu ce Monsieur et Madame Clette qui ont appelé leur fille Lara? Déjà, s'appeler Clette*, en Belgique, c'est pas super facile à porter, mais alors nommer sa fille Lara... O_o Et en plus, ils disent qu'ils l'ont pas fait exprès... Même dans les pires blagues Monsieur et Madame on ne l'aurait pas faite, celle-là!)
(ou si?)
(Monsieur et Madame Ledivinenfant ont deux filles, comment s'appellent-elles?)
(tout cela nous éloigne de nos moutons de poussière, non?)
Donc voilà, on a échappé aux coups de raclette meurtriers, au divorce pour désentente irrémédiable (c'est comme ça qu'on dit, non, quand on est une star?) et la vie à quatre a repris doucement. C'est marrant, certaines choses n'ont pas changé d'une goutte en trois ans. Tenez, ce robinet qui fuit, mais uniquement parce que l'eau froide n'est jamais refermée à fond. Ou ces recommandations inquiètes: "fais attention avec la voiture, hein, parce qu'il y a du vent/de la pluie/de la neige/des feuilles mortes/du soleil" (biffez la mention inutile). Ou le plat de pâtes à la sauce tomates. Ou la petite image pieuse cachée au-dessus de l'armoire.
"Mais ça va? C'est pas trop dur? Vous tenez le coup?"
C'est sans doute la question la plus fréquemment entendue ces 4 ou 5 dernières semaines. J'aurais tort de me plaindre! On est logés, nourris, blanchis. Les tâches ménagères qui me faisaient horreur me sont à présent quasiment interdites (et est-il besoin de préciser que je n'insiste pas trop?), à peine tolère-t-on que je fasse un peu de vaisselle (en cachette) et que je range les vêtements lavés et impeccablement repassés dans la garde-robe.
Je trouve tantôt un plat de pâtes, tantôt une assiette de bouillon, tantôt un calzone et tantôt des calamars/artichauts farcis/steak panés/... Autant dire que l'angoisse de la casserole vide ne m'a plus vraiment taraudée ces derniers temps. Et quand je décide de me mettre aux fourneaux, Maman Léludemoncoeur me regarde avec adoration. "Rhoooooo! Mais elle cuisine, en plus!!" (bon, ils n'en mangent pas, mais ça, c'est le next step si on reste assez longtemps...)
On a une connexion internet accessible tout le temps et à tous les deux. On a désormais deux télés pour que chacun (parents/nous) puisse regarder ce qu'il veut sans frustrer les autres. De quoi se plaindrait-on, hein, franchement?
Bon allez, c'est pas tout ça, faut que j'aille faire mon sac. La cohabitation, c'est bien, mais les week-ends à Amsterdam entre amies, ça vaut son pesant d'antipasti aussi.
PS: Pamina, on se voit le 3 décembre, alors! :-)
PS2: la réponse du Monsieur et Madame: Hélène et Ludivine.
*Pour les Français(es), "Quel klette!" équivaut à "quel con!"
Pourtant, on a frôlé le pire. Je me souviens de ce début de cohabitation, où je me levais pour aller vider ce qui restait comme brol dans notre appart. Où je rentrais comme un zombie, le soir, tellement harassée que je n'arrivais plus à parler (qui a dit "faut pas demander"? tu sors!!). Et où j'entendais résonner dans ma ptite tête "un déménagement ça se fait en deux jours, facile!". Ces jours-là, oui, je peux l'avouer avec les 31 jours-à-la-grosse-louche de recul, on a atteint une intensité paroxystique faite d'envies de coups de raclette bien placés zé sentis.
(à ce propos, vous avez vu ce Monsieur et Madame Clette qui ont appelé leur fille Lara? Déjà, s'appeler Clette*, en Belgique, c'est pas super facile à porter, mais alors nommer sa fille Lara... O_o Et en plus, ils disent qu'ils l'ont pas fait exprès... Même dans les pires blagues Monsieur et Madame on ne l'aurait pas faite, celle-là!)
(ou si?)
(Monsieur et Madame Ledivinenfant ont deux filles, comment s'appellent-elles?)
(tout cela nous éloigne de nos moutons de poussière, non?)
Donc voilà, on a échappé aux coups de raclette meurtriers, au divorce pour désentente irrémédiable (c'est comme ça qu'on dit, non, quand on est une star?) et la vie à quatre a repris doucement. C'est marrant, certaines choses n'ont pas changé d'une goutte en trois ans. Tenez, ce robinet qui fuit, mais uniquement parce que l'eau froide n'est jamais refermée à fond. Ou ces recommandations inquiètes: "fais attention avec la voiture, hein, parce qu'il y a du vent/de la pluie/de la neige/des feuilles mortes/du soleil" (biffez la mention inutile). Ou le plat de pâtes à la sauce tomates. Ou la petite image pieuse cachée au-dessus de l'armoire.
"Mais ça va? C'est pas trop dur? Vous tenez le coup?"
C'est sans doute la question la plus fréquemment entendue ces 4 ou 5 dernières semaines. J'aurais tort de me plaindre! On est logés, nourris, blanchis. Les tâches ménagères qui me faisaient horreur me sont à présent quasiment interdites (et est-il besoin de préciser que je n'insiste pas trop?), à peine tolère-t-on que je fasse un peu de vaisselle (en cachette) et que je range les vêtements lavés et impeccablement repassés dans la garde-robe.
Je trouve tantôt un plat de pâtes, tantôt une assiette de bouillon, tantôt un calzone et tantôt des calamars/artichauts farcis/steak panés/... Autant dire que l'angoisse de la casserole vide ne m'a plus vraiment taraudée ces derniers temps. Et quand je décide de me mettre aux fourneaux, Maman Léludemoncoeur me regarde avec adoration. "Rhoooooo! Mais elle cuisine, en plus!!" (bon, ils n'en mangent pas, mais ça, c'est le next step si on reste assez longtemps...)
On a une connexion internet accessible tout le temps et à tous les deux. On a désormais deux télés pour que chacun (parents/nous) puisse regarder ce qu'il veut sans frustrer les autres. De quoi se plaindrait-on, hein, franchement?
Bon allez, c'est pas tout ça, faut que j'aille faire mon sac. La cohabitation, c'est bien, mais les week-ends à Amsterdam entre amies, ça vaut son pesant d'antipasti aussi.
PS: Pamina, on se voit le 3 décembre, alors! :-)
PS2: la réponse du Monsieur et Madame: Hélène et Ludivine.
*Pour les Français(es), "Quel klette!" équivaut à "quel con!"
Libellés :
3615 ma vie,
Ce pauvre M. Léludemoncoeur,
Le nez en l'air
jeudi 25 novembre 2010
Pas de Noël sans cacahuète!
Ouaaaaaah! se dit le lecteur en pinçant les lèvres. On sait vivre dans la famille So Fille! Une cacahuète à Noël, c'est fiestaaaa! Grosse déconne!! Vivement Pâques pour se partager un oeuf un chocolat! Une cacahuète pour cinq filles (cinq filles?? oui, cinq...), sortez les violons et la petite fille aux allumettes...
Tsssss! Bande de mauvaises langues... Il serait temps que l'esprit de Noël descende en piqué nous (vous!) toucher de sa grâce... La cacahuète, c'est juste un moyen de sauver notre budget ET notre liste de cadeaux. Un moyen de pas se voir offrir un tube de Smarties "parce que tu vois, j'avais pas beaucoup d'sous et comme on est une grande famille..."
Comme on est beaucoup d'enfants (cinq, si t'as bien suivi, et que des filles, eh oui!), susceptibles de plus en plus de ramener des Léludemoncoeur, Grand Loup et weet ik nog wat (l'esprit de Noël et des langues a fondu sur moi, là), plus des parents eux-mêmes susceptibles de... et une belle-famille avec des pièces rapportées aussi, faites le calcul. Une bonne quinzaine de personnes fois -allez, soyons pas chiches- minimum 25 euros, tu comprends bien qu'un "bête" petit étudiant se met en concordat judiciaire juste avant sa session d'examens de janvier. Et encore! Personne n'a eu la lumineuse idée de s'attaquer à la fabrication de la génération suivante...
Pour éviter que Noël se fête dans une ambiance de déroute bancaire, on a décidé dans la famille So Fille de "tirer la cacahuète". Pour les non-scouts et les enfants uniques, tirer la cacahuète n'a rien de trivial ou de bistrotesque. Il s'agit juste de jeter négligemment les noms de chacun dans un chapeau et puis de laisser le hasard faire son oeuvre. Evidemment, tout le monde retient sa respiration jusqu'au dernier, de peur que Massoeur n°5, dernière à piocher un nom, ne dise "ah non!! moi, ça va pas, j'ai pêché mon nom!" et qu'il faille recommencer le processus.
Autre écueil de plus en plus évident au fil des années: il faut se réunir un mois et demi avant (à la grosse louche) pour piocher, histoire d'avoir le temps, après, de trouver ZE cadeau qui fait mouche. Mais avec nos agendas d'executive women, les obstacles devenaient de plus en plus nombreux: "j'peux pas, je m'envoie en l'air tous les week-ends ce mois-ci" (Massoeur est hôtesse de l'air) "j'peux pas, je passe derrière le bar...", voire "j'peux pas, je rule the world ce week-end" (oui, ça, c'est MOUAHAHAHA).
Et alors? Et alooors?? Et ALORS???
M. Léludemoncoeur est arrivé, sans s'presser (dix minutes de retard) et m'a dit "attends, tu vas pas me dire qu'avec tout ce qu'on trouve sur le net, ya pas un site quelque part qui tire les noms au sort??"
Sitôt cherché, sitôt trouvé: Drawnames a sauvé notre cacahuète l'an dernier. On détermine qui ne peut pas pêcher qui (en évitant les "moi, je ne veux pêcher que Massoeur n°X ou Maman") et puis chacun reçoit un mail avec le nom du bénéficiaire du cadeau et... sa "wish-list", consciencieusement remplie par l'intéressé et discrètement envoyée par le site. Résultat: à moins que les couples se mettent dans la confidence pour faire "achat groupé" de cadeaux, c'est la surprise totale le jour N. "Oh Oh Oooooh! Mais quiiiii a pêché quiiiiiii?"
Bon, évidemment, ya quelques tricheu(r)(se)s qui s'obstinent à faire un gros cadeau à la personne pêchée et des petits aux autres (hiiiii, qu'elles se dénoncent!) faisant fi du 14e commandement édicté par Jésus après sa naissance "pour moi tu te ruineras, mais les autres on s'en fout!".
Mais le 25 décembre, on commencera par nos "cacahuètes", e-tirées au sort et e-gâtées par nos cadeaux e-shoppés (en ce qui me concerne, en tout cas, et pour une bonne partie ^^). Et ça, ce n'est pas peanuts!
Tsssss! Bande de mauvaises langues... Il serait temps que l'esprit de Noël descende en piqué nous (vous!) toucher de sa grâce... La cacahuète, c'est juste un moyen de sauver notre budget ET notre liste de cadeaux. Un moyen de pas se voir offrir un tube de Smarties "parce que tu vois, j'avais pas beaucoup d'sous et comme on est une grande famille..."
Comme on est beaucoup d'enfants (cinq, si t'as bien suivi, et que des filles, eh oui!), susceptibles de plus en plus de ramener des Léludemoncoeur, Grand Loup et weet ik nog wat (l'esprit de Noël et des langues a fondu sur moi, là), plus des parents eux-mêmes susceptibles de... et une belle-famille avec des pièces rapportées aussi, faites le calcul. Une bonne quinzaine de personnes fois -allez, soyons pas chiches- minimum 25 euros, tu comprends bien qu'un "bête" petit étudiant se met en concordat judiciaire juste avant sa session d'examens de janvier. Et encore! Personne n'a eu la lumineuse idée de s'attaquer à la fabrication de la génération suivante...
Pour éviter que Noël se fête dans une ambiance de déroute bancaire, on a décidé dans la famille So Fille de "tirer la cacahuète". Pour les non-scouts et les enfants uniques, tirer la cacahuète n'a rien de trivial ou de bistrotesque. Il s'agit juste de jeter négligemment les noms de chacun dans un chapeau et puis de laisser le hasard faire son oeuvre. Evidemment, tout le monde retient sa respiration jusqu'au dernier, de peur que Massoeur n°5, dernière à piocher un nom, ne dise "ah non!! moi, ça va pas, j'ai pêché mon nom!" et qu'il faille recommencer le processus.
Autre écueil de plus en plus évident au fil des années: il faut se réunir un mois et demi avant (à la grosse louche) pour piocher, histoire d'avoir le temps, après, de trouver ZE cadeau qui fait mouche. Mais avec nos agendas d'executive women, les obstacles devenaient de plus en plus nombreux: "j'peux pas, je m'envoie en l'air tous les week-ends ce mois-ci" (Massoeur est hôtesse de l'air) "j'peux pas, je passe derrière le bar...", voire "j'peux pas, je rule the world ce week-end" (oui, ça, c'est MOUAHAHAHA).
Et alors? Et alooors?? Et ALORS???
M. Léludemoncoeur est arrivé, sans s'presser (dix minutes de retard) et m'a dit "attends, tu vas pas me dire qu'avec tout ce qu'on trouve sur le net, ya pas un site quelque part qui tire les noms au sort??"
Sitôt cherché, sitôt trouvé: Drawnames a sauvé notre cacahuète l'an dernier. On détermine qui ne peut pas pêcher qui (en évitant les "moi, je ne veux pêcher que Massoeur n°X ou Maman") et puis chacun reçoit un mail avec le nom du bénéficiaire du cadeau et... sa "wish-list", consciencieusement remplie par l'intéressé et discrètement envoyée par le site. Résultat: à moins que les couples se mettent dans la confidence pour faire "achat groupé" de cadeaux, c'est la surprise totale le jour N. "Oh Oh Oooooh! Mais quiiiii a pêché quiiiiiii?"
Bon, évidemment, ya quelques tricheu(r)(se)s qui s'obstinent à faire un gros cadeau à la personne pêchée et des petits aux autres (hiiiii, qu'elles se dénoncent!) faisant fi du 14e commandement édicté par Jésus après sa naissance "pour moi tu te ruineras, mais les autres on s'en fout!".
Mais le 25 décembre, on commencera par nos "cacahuètes", e-tirées au sort et e-gâtées par nos cadeaux e-shoppés (en ce qui me concerne, en tout cas, et pour une bonne partie ^^). Et ça, ce n'est pas peanuts!
mercredi 24 novembre 2010
Les Press Day, réunions de blogueuses
La semaine dernière, je suis allée à ma première présentation de collections printemps/été 2011 de plusieurs marques de vêtements. Toute personne me connaissant et connaissant un peu la mode pousserait sans doute un hennissement incontrôlable: So Fille en repéreuse de futures tendances? MOUHAHAHAHA.
Pfffff. C'est sûr que je ne suis pas capable de disserter sur les bords francs typiques à Lanvin qui, associés aux matières euh... cheap de H&M, font de la collection capsule Lanvin/H&M une candidate sérieuse à la "loquisation" (et à 200 euros la robe transformée en loque, ça fait mal auQ coeur). Merci à Letilor qui, elle, a l'oeil styliste pour trois ou quatre.
Mais cette présentation, je n'y allais pas que pour voir des vêtements et boire du cava. Non! Je savais qu'il y aurait aussi de vrais morceaux de blogueuses dedans! Et rencontrer de nouvelles personnes, c'est bien ce qui m'avait fait se taper Anvers après une nuit de boulot la semaine précédente. Même pas peur! Pourtant, c'est toujours un challenge, avant de partir à ce genre de rencontres, parce que je pars du principe que ces filles sont tellement "plus" que moi (la non-modeuse, pas très geek, pas très passionnée, cfr ma présentation). Et c'est vrai que je n'ai pas été déçue. Il y avait:
De la blogueuse plus enceinte que moi (mais c'est pas franchement difficile)
De la blogueuse plus geek/Mac que moi
De la blogueuse plus mieux équipée que moi (je vous raconte pas la caméra de fou!! avec mon pauvre téléphone qui a tendance à s'éteindre tout seul, maintenant, je vous raconte pas comme je suis à la ramasse...)
De la blogueuse plus sur la balle (le temps que je déplace mes 3 kilos de motivation jusqu'à Bruxelles, elle repartait déjà)
Alors bon, c'est vrai qu'après, en me baladant gauchement de tringle en tringle pour admirer de fringues en fringues, je me sentais un peu intimidée. Surtout quand une des attachées de presse est venue me demander "et vous, votre blog, il parle de quoi?" Euh bah euh... hem, euh... comment dire?... De tout et de rien, eheh, ai-je répondu en plongeant le nez dans une des collections présentées. Melvin, c'était, je crois.
Et ça tombe bien, parce que Melvin, j'avais déjà repéré (à l'Inno, notamment) et j'avais déjà trouvé ça joli. Confirmation dans la collection de l'année prochaine: jolies pièces, belles matières, chouettes couleurs. Photos? Non :-)
J'ai aussi flashé sur les vêtements d'une marque bien de circonstance: Mais il est où le Soleil?* (j'ajouterais bien "bordel!" parce que merde quoi! des journées de huit heures sans un gramme de soleil et avec le thermomètre qui flirte indécemment avec le zéro, on en a marre!) Je connaissais la marque de nom, mais pas de vue et... eh bien ya quelques pièces qui me tentent bien! Si mon portefeuille crie grâce à la simple vue des vêtements (une centaine d'euros la pièce), je pourrais me consoler avec les bracelets en plume de paon (24 euros), par exemple ;-)
En vrac:
*Big up à BeOriginal, marque de chaussures que j'aime d'amoûûûûr, même si parfois elles m'ont fait souffrir.
*J'ai flashé sur les robes en "couir" de Luc Duchêne. Le monsieur a un pedigree intéressant puisqu'il est à l'origine de Mer du Nord et de Chine. Sa collection Luc Duchêne est magnifique, dans de superbes matières, dont le cuir. Mais je n'ose imaginer l'effet de la petite robe en cuir par un soleil de plomb et 35 degrés... ;-)
*Les sacs Gérard Darel étaient un appel éhonté au vol tellement ils sont chouettes, mais finalement, j'ai résisté et suis juste repartie avec le goodie bag. Qui contenait une paire de gants Melvin, parfaite pour affronter les frimas de l'hiver!
Et pour le reste? Ce press day valait le déplacement, rien que pour les blogueuses que j'y ai (re)vues et que je serai amenée à revoir très bientôt. Par exemple le 3 décembre, à la soirée de lancement du club VIB (Very Important Bloggers, rien que ça! :-) ) de Skynet Lili, le côté "filles" de Skynet. J'aurai certainement l'occasion de revenir sur ce club en long, en large et en travers, mais en attendant, je propose à l'un(e) d'entre vous, blogueu(r)(se) belge, de m'accompagner à cette soirée qui réunira (attention, ça rigole pas!) le gratin de la blogosphère belge (sans chicons, le gratin) à l'hôtel Aloft Brussels.
Comme ça fait à peu près une heure que je me torture la cervelle pour trouver une sorte de concours génial à y adjoindre ("dites-moi quelle est votre marque belge préférée et pourquoi", "pourquoi aimeriez-vous venir à cette soirée?") -en vain- je vous propose juste de vous signaler en commentaires et j'effectuerai un tirage au sort impitoyable impartial. Vous avez jusqu'à demain 23h59 pour "postuler" et je vous dirai quoi vendredi!
*regardez cette intro de malade!! ce défilé de malade!!! mis en scène par Luc Petit, qui a travaillé avec Franco Dragone
Pfffff. C'est sûr que je ne suis pas capable de disserter sur les bords francs typiques à Lanvin qui, associés aux matières euh... cheap de H&M, font de la collection capsule Lanvin/H&M une candidate sérieuse à la "loquisation" (et à 200 euros la robe transformée en loque, ça fait mal au
Natan, pour rêver un peu |
De la blogueuse plus enceinte que moi (mais c'est pas franchement difficile)
De la blogueuse plus geek/Mac que moi
De la blogueuse plus mieux équipée que moi (je vous raconte pas la caméra de fou!! avec mon pauvre téléphone qui a tendance à s'éteindre tout seul, maintenant, je vous raconte pas comme je suis à la ramasse...)
De la blogueuse plus sur la balle (le temps que je déplace mes 3 kilos de motivation jusqu'à Bruxelles, elle repartait déjà)
Alors bon, c'est vrai qu'après, en me baladant gauchement de tringle en tringle pour admirer de fringues en fringues, je me sentais un peu intimidée. Surtout quand une des attachées de presse est venue me demander "et vous, votre blog, il parle de quoi?" Euh bah euh... hem, euh... comment dire?... De tout et de rien, eheh, ai-je répondu en plongeant le nez dans une des collections présentées. Melvin, c'était, je crois.
Et ça tombe bien, parce que Melvin, j'avais déjà repéré (à l'Inno, notamment) et j'avais déjà trouvé ça joli. Confirmation dans la collection de l'année prochaine: jolies pièces, belles matières, chouettes couleurs. Photos? Non :-)
J'ai aussi flashé sur les vêtements d'une marque bien de circonstance: Mais il est où le Soleil?* (j'ajouterais bien "bordel!" parce que merde quoi! des journées de huit heures sans un gramme de soleil et avec le thermomètre qui flirte indécemment avec le zéro, on en a marre!) Je connaissais la marque de nom, mais pas de vue et... eh bien ya quelques pièces qui me tentent bien! Si mon portefeuille crie grâce à la simple vue des vêtements (une centaine d'euros la pièce), je pourrais me consoler avec les bracelets en plume de paon (24 euros), par exemple ;-)
En vrac:
*Big up à BeOriginal, marque de chaussures que j'aime d'amoûûûûr, même si parfois elles m'ont fait souffrir.
Luc Duchêne (merci à l'agence Top Secret pour les photos) |
*Les sacs Gérard Darel étaient un appel éhonté au vol tellement ils sont chouettes, mais finalement, j'ai résisté et suis juste repartie avec le goodie bag. Qui contenait une paire de gants Melvin, parfaite pour affronter les frimas de l'hiver!
Et pour le reste? Ce press day valait le déplacement, rien que pour les blogueuses que j'y ai (re)vues et que je serai amenée à revoir très bientôt. Par exemple le 3 décembre, à la soirée de lancement du club VIB (Very Important Bloggers, rien que ça! :-) ) de Skynet Lili, le côté "filles" de Skynet. J'aurai certainement l'occasion de revenir sur ce club en long, en large et en travers, mais en attendant, je propose à l'un(e) d'entre vous, blogueu(r)(se) belge, de m'accompagner à cette soirée qui réunira (attention, ça rigole pas!) le gratin de la blogosphère belge (sans chicons, le gratin) à l'hôtel Aloft Brussels.
Comme ça fait à peu près une heure que je me torture la cervelle pour trouver une sorte de concours génial à y adjoindre (
*regardez cette intro de malade!! ce défilé de malade!!! mis en scène par Luc Petit, qui a travaillé avec Franco Dragone
mardi 23 novembre 2010
Femme de ménage, la misère sans prendre de gants
Cela fait quelques semaines que j'ai entamé -et terminé- le Quai de Ouistreham, de Florence Aubenas. Vous pensez bien qu'à moins que ce livre soit chiant comme la mort, je n'aurais jamais mis plus de 4 jours à le lire. Mais j'avais envie d'attendre une nouvelle série de nuits pour vous en parler.
Parce que c'est le meilleur moment pour confronter ce livre à la réalité. Pour vous rafraîchir la mémoire, voici ce qu'en dit le quatrième de couverture:
"La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée.
Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent: j'avais trop à faire là-bas. J4ai gardé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation.
Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.
J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre."
Or, dans ma boîte, c'est la nuit que les "petites mains" viennent remettre de l'ordre, laver la vaisselle et récurer les toilettes. Toujours les mêmes, invisibles à l'oeil diurne mais incontournables pour les papillons de nuit. Celles sur qui on râle parce que les toilettes sont pas nickel, qui endossent le mauvais rôle quand c'est pas parfaitement rangé, quand il manque des couverts (ben oui, elles avaient qu'à en laver plus!). Ca m'a étonnée quand une de mes collègues s'est elle-même étonnée de ce qu'il y avait des femmes de ménage, la nuit. Comme si tout se faisait par miracle.
Dans le Quai de Ouistreham, on soupçonne ce genre d'ignorance, ce "cela va de soi" de la part des travailleurs des entreprises dans lesquelles de "petites mains" anonymes passent discrètement. On ressent cette terrible indifférence opposée à ces femmes de l'ombre, décriées et indispensables.
On ressent le désarroi de cette masse précaire qui se presse à Pôle Emploi, le désenchantement et la démotivation des personnes qui les encadrent. Avec ces "petits", on ne prend pas de gants pour leur dire qu'ils sont "le fond de la casserole", qu'ils n'ont quasiment aucune chance de trouver du boulot, puisque c'est la crise. On leur dit qu'il ne faut pas faire la fine bouche, que s'ils trouvent quelques heures par ci par là, c'est déjà une grande chance. Que même s'ils y perdent financièrement, tous comptes faits, c'est déjà du travail.
Ca m'a foutu une claque, ce livre, je dois bien l'avouer. Parce que je n'ai pas spécialement l'impression d'être une nantie, une privilégiée. Je fais partie d'un milieu moyen, sans difficultés financières, mais sans opulence. Un milieu plutôt intellectuel, mais pas dans le genre du Milieu parisien (auquel appartient sans doute Florence Aubenas à la base). J'aime penser que j'ai une idée assez précise de comment c'est, quand la vie n'est pas facile.
Eh bien! Le Quai de Ouistreham m'a dessillé les yeux: j'étais encore à 123 kilomètres de la réalité. Je n'ai pas vu de condescendance dans le regard posé par Florence Aubenas sur ces anonymes. Je crois qu'elle a découvert un monde dont elle ne soupçonnait pas la substance, comme nous quand on la lit.
Le seul bémol que je poserais, c'est que Florence Aubenas quitte parfois son point de vue totalement subjectif et submergé pour reprendre le poste de narrateur omniscient. Elle explique ainsi les pensées d'accompagnatrices de Pôle Emploi ou de travailleurs d'autres entreprises. Si on part du principe qu'elle est restée anonyme jusqu'au bout, comment peut-elle dans le récit connaître les pensées de la personne en face?
Pour le reste, elle a le grand mérite de mettre un visage au-dessus de ces petites mains et de les faire exister. La prochaine fois que vous serez au boulot à des heures indues, n'oubliez pas de saluer celles qui vous permettent de retrouver votre chaise de bureau pile face à votre PC.
Parce que c'est le meilleur moment pour confronter ce livre à la réalité. Pour vous rafraîchir la mémoire, voici ce qu'en dit le quatrième de couverture:
"La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée.
Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent: j'avais trop à faire là-bas. J4ai gardé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation.
Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.
J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre."
Or, dans ma boîte, c'est la nuit que les "petites mains" viennent remettre de l'ordre, laver la vaisselle et récurer les toilettes. Toujours les mêmes, invisibles à l'oeil diurne mais incontournables pour les papillons de nuit. Celles sur qui on râle parce que les toilettes sont pas nickel, qui endossent le mauvais rôle quand c'est pas parfaitement rangé, quand il manque des couverts (ben oui, elles avaient qu'à en laver plus!). Ca m'a étonnée quand une de mes collègues s'est elle-même étonnée de ce qu'il y avait des femmes de ménage, la nuit. Comme si tout se faisait par miracle.
Dans le Quai de Ouistreham, on soupçonne ce genre d'ignorance, ce "cela va de soi" de la part des travailleurs des entreprises dans lesquelles de "petites mains" anonymes passent discrètement. On ressent cette terrible indifférence opposée à ces femmes de l'ombre, décriées et indispensables.
On ressent le désarroi de cette masse précaire qui se presse à Pôle Emploi, le désenchantement et la démotivation des personnes qui les encadrent. Avec ces "petits", on ne prend pas de gants pour leur dire qu'ils sont "le fond de la casserole", qu'ils n'ont quasiment aucune chance de trouver du boulot, puisque c'est la crise. On leur dit qu'il ne faut pas faire la fine bouche, que s'ils trouvent quelques heures par ci par là, c'est déjà une grande chance. Que même s'ils y perdent financièrement, tous comptes faits, c'est déjà du travail.
Ca m'a foutu une claque, ce livre, je dois bien l'avouer. Parce que je n'ai pas spécialement l'impression d'être une nantie, une privilégiée. Je fais partie d'un milieu moyen, sans difficultés financières, mais sans opulence. Un milieu plutôt intellectuel, mais pas dans le genre du Milieu parisien (auquel appartient sans doute Florence Aubenas à la base). J'aime penser que j'ai une idée assez précise de comment c'est, quand la vie n'est pas facile.
Eh bien! Le Quai de Ouistreham m'a dessillé les yeux: j'étais encore à 123 kilomètres de la réalité. Je n'ai pas vu de condescendance dans le regard posé par Florence Aubenas sur ces anonymes. Je crois qu'elle a découvert un monde dont elle ne soupçonnait pas la substance, comme nous quand on la lit.
Le seul bémol que je poserais, c'est que Florence Aubenas quitte parfois son point de vue totalement subjectif et submergé pour reprendre le poste de narrateur omniscient. Elle explique ainsi les pensées d'accompagnatrices de Pôle Emploi ou de travailleurs d'autres entreprises. Si on part du principe qu'elle est restée anonyme jusqu'au bout, comment peut-elle dans le récit connaître les pensées de la personne en face?
Pour le reste, elle a le grand mérite de mettre un visage au-dessus de ces petites mains et de les faire exister. La prochaine fois que vous serez au boulot à des heures indues, n'oubliez pas de saluer celles qui vous permettent de retrouver votre chaise de bureau pile face à votre PC.
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