mardi 16 mars 2010

La fête des femmes - les femmes à la fête?

Je ne sais pas pourquoi ça m'a remuée particulièrement cette année. Pourquoi, plus que les autres fois, j'ai été attentive aux différents reportages, réceptive aux indignations.


Parce que bon, au départ, des Journées de la femme, yen a tous les ans. Depuis avant ma naissance, même. Les autres années, je souris, crispée, aux blagues de merde sur la vaisselle, la place de la femme (dans la cuisine, évidemment) et je voûte les épaules en attendant que ça passe.

Est-ce les vents de contestation soufflant en rafales sur Twitter et Facebook? Est-ce tous ces reportages sur l'égalité hommes-femmes (en gros, si vous débarquez de Mars, c'est pas encore gagné gagné, si vous voyez ce que je veux dire)? Toujours est-il que depuis lundi dernier, ça tourne et retourne dans ma caboche (et dans ces cas-là, vaut mieux pas être dans les parages).

Je vous épargnerai les considérations métaphysico-angoissées. Ce n'est pas -encore- le lieu pour en parler. Je ne poste pas quatre billets par an pour plomber l'ambiance, naméo!


Non, ce soir, je vais vous entretenir (profitez-en, c'est pas souvent qu'une femme entretient) d'un sujet bizarre et un peu préoccupant. J'en viens zaux faits.

Grâce à la magie de Facebook, et d'un amoureux légèrement Sicilien à ses heures perdues, j'en apprends tous les jours un peu plus sur l'Italian way of life, en direk' laïve from là-bas.

J'aime autant vous dire que là-bas, on ne rigole pas avec la Festa delle donne. Aaaaah non! ça Madame!! C'est quasi aussi sacré que la Santa Salsice (la Sainte-Saucisse, sans doute la Journée de l'homme à la sauce -si je puis dire- sicilienne). Et vas-y que je te souhaite une bonne fête, et vas-y que je te tagge dans des photos plus kitschissimes les unes que les autres. Et ça fait des sorties entre filles, tout ça.

La méga-teuf!


A côté de ça, j'ai envie de dire: heureusement qu'elles se bourrent la gueule. Parce qu'il faut oublier les grosses pouffes de la télé. Le modèle de la femme italienne. Bouche collagénée, toutes la même colo, les mêmes lentilles bleues, les neurones qui ont démissionné depuis longtemps. C'est dur.

Vous voyez pas le genre? Vous regardez pas la télé italienne ou quoi? :-/ Mais vous passez votre temps à quoi, les gens? Parle plus fort! A faire des trucs intéressants? Mais la télé italienne aussi, c'est intéressant!

On y voit des filles débarquer dans les émissions, on sait pas trop ce qu'elles font là. Elles font semblant de marcher comme des mannequins pendant quatre pas, se tordent en deux genre "regardez, je fais toujours le mannequin!" et puis sourient. Ya un grand blanc (enfin non, en général, la musique continue), mais on voit bien que la fille se mettra pas à parler tout de suite. Non, parce qu'elle sourit, et que son neurone est déjà fort occupé à lui dire "mais souris!! souris bordel! Et regarde la caméra en même temps! En même temps! N'oublie pas de sourire, non plus!" (Là, on sent le neurone au bord de la démission).

La fille sourit, donc. Et ça dure une plombe. Si yavait pas un écran de télé entre elle et nous, on serait gêné, parce qu'on pressent que même une remarque sur la douceur du climat risque de la mettre en difficulté.

Parfois, elle danse, avec d'autres filles aussi souriantes qu'elle. Enfin, elle danse... elle jette les bras d'un côté à l'autre du corps en se dandinant.

Cette fille, finalement, c'est ZE incarnation de la réussite sociale, en Italie. Si on part, bien sûr, du raisonnement tenu par la téléspectatrice lambda que si on passe devant la caméra, c'est qu'on a réussi.

Mais comme vous l'avez deviné, ne s'improvise pas starlette du petit écran qui veut. Non! Il faut les qualités susmentionnées. Et si en plus, votre cerveau est resté en cuisine pour préparer la bolo du soir, l'Italien moyen est heu-reux! La preuve avec ce gag qui a fait le tour de la toile et qui fait encore plus aimer Muse.

Même pour être présentatrice du TG (oui, parce qu'en Italie on dit TeleGiornale), faut se faire arranger un peu. Ca donne des bonnes femmes dont on croirait presque qu'elles sont mues par un ventriloque tellement leur visage bouge pas.

Un genre de marionnettes dans un décor de JT. Mais j'y pense: ce serait bien, ça, comme concept, non?



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Pour alimenter la réflexion:

- Un article de Slate.fr sur les femmes dans le pays de Berlusconi (et c'est pas facile). Cliquez cliquez sur le lien renvoyant au docu très édifiant "le Corps des femmes". N'ayez pas peur, c'est en italien mais c'est sous-titré en anglais. No excuses, my friend!

- Le billet de Marie la twitteuse (mais pas que) sur la Journée de la femme (qui est souvent celle de l'homme en négatif)
Lien
- Et celui de Ganaëlle, toujours sur le même sujet.

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