lundi 5 octobre 2009

Allô la Terre, ici la Lune!

Question: Comment on fait pour survivre dans ce monde quand on n'a pas de GSM?


Ahahah, je vous arrête tout de suite: J'AI un GSM. Un QTek, même, oui Mêdême/Môôôôssieur. Bon, okay, je ne l'utilise que pour téléphoner, envoyer des sms et jouer à Bubble Breaker, mais ça, personne n'est censé le savoir.

Mais si je suis l'heureuse détentrice d'un GSM de compèt', je n'ai malheureusement pas de tête (ouaaaah! la rime!). Et il m'arrive donc régulièrement d'oublier la bête (ben oui, continuons, ya pas de raison) au moment de partir au boulot. Oui, je vous le concède, c'est terrible. Et ça donne lieu à des situations totalement angoissantes et à peine soutenables. Eloignez les enfants, il vaut mieux qu'ils ne lisent pas ce qui suit.

Or donc l'autre jour, je me suis levée à une heure indécente (4h20) pour aller bosser à une heure pas plus décente (6h). M. Léludemoncoeur ayant découvert - pour mon plus grand malheur (ouh! c'est vraiment festival de rimes aujourd'hui!) - que les trains roulent déjà vers cette heure-là, il m'a délicatement déposée à la gare vers 5h, où le train devait passer me chercher quelques minutes plus tard.

Je compense habituellement cette injustice du sort en me faisant conduire, de la gare Centrale, au boulot par un taxi. Que je commande évidemment dans le train, avec mon GSM. Je vous passe les longues minutes de fouilles archéologiques au fond de mon sac de Mary Poppins, la main qui tâte le fond du sac en ne rencontrant que de vieux papiers, le regard qui se teinte d'angoisse, puis la douloureuse prise de conscience qu'adieu taxi, chauffage et GPS, j'allais en être réduite aux pires extrémités...

J'allais devoir prendre le métro!!


Oh! Attention, le métro, je le prends quand je fais des horaires normaux (c'est ma tendance éco-bobo). Mais à 5h30 du matin, c'est comme le train, ça me semble un peu glauque. Et puis après le métro, faut encore se taper -à pied!!- une rue en montée jusqu'au boulot. Enfin, je vous épargne ma vie, on n'est pas dans Confessions intimes, ici.

Donc, le métro de bonne heure. En fait, ya quasi personne et c'est même plutôt agréable. On respire mieux qu'à 7h30, quand on a le choix entre l'haleine "café du matin", les cheveux gras ou pleins de pellicule et les gosses au cartable qui vous rentre dans les côtes.

Dans les rues de Bruxelles, à 5h40, c'est le calme plat. Pas une bagnole, pas un passant, pas une gamine hystérique, le bonheur. Arrivée au boulot sans encombre. J'ai survécu à la première partie de ma journée sans GSM.

Restez, lecteurs! Car la seconde partie est vachement plus intéressante.


Une fois ma journée terminée, je fais le chemin en sens inverse. Ya des gamines hystériques, des bagnoles, des passants, puis des haleines "plus du matin", des cheveux de toutes sortes et des cartables.

Arrivée sans trop d'encombres à la gare, j'apprends que mon train habituel a 31 minutes de retard, comme ça! Et M. Léludemoncoeur qui n'est pas au courant! Je plonge la main dans mon... Meeeerde! Pas plus de GSM que le matin, évidemment. Je commence donc à chercher du regard un téléphone public.

Oui, vous voyez? Ce machin bleu à cartes ou à pièces, avec un cornet bien lourd? Pas le genre à passer inaperçu dans son coin, hein? Eh bien! Je vous conseille d'aller faire un tour à la gare Centrale, vous ne serez pas déçus.

Car heureusement que mon train n'arrivait pas tout de suite! J'ai erré comme une âme en peine, sondant le moindre mur, regardant tous les panneaux indicateurs à la recherche du cornet prometteur d'abondance. Niet, schnoll, nada, que dalle!

Il m'a fallu 10 minutes, des slaloms entre des volontaires de Greenpeace et un passage par les affres de l'angoisse avant de trouver deux malheureux téléphones publics, cachés entre deux murs. Tous seuls dans leur coin, punis.

C'est là que je me suis dit qu'il faudrait élever un autel à ceux qui sont loin de chez eux et qui ont dans leurs yeux (Lââm, sors de ce corps!) cette petite flamme de la certitude qu'ils n'ont pas BESOIN de GSM. Je dis qu'il faudrait aussi leur dédier une sainte du calendrier.

Et pourquoi pas Sainte Eléphone, tiens, par exemple?

1 commentaire:

  1. Allez, moi qui ne crois ni aux Saintes ni (encore moins !) aux Saints, je l'invoquerai régulièrement, celui-là ;-)

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