samedi 29 mai 2010

Mon ABC de l'amitié

Ces dernières semaines, j'ai réfléchi plusieurs fois à l'amitié.


Vous ne dites rien? Je vous ai coupé la chique en quelques mots? Tchou, les gens, il vous en faut peu... C'est vrai qu'on pourrait craindre la prise de tête pseudo-philosophique, mais il n'en est rien. C'est un sujet qui (me) prend aux tripes et au coeur, une occasion d'émerveillement et d'étonnement sans cesse renouvelés.

Tout concourait à ce que j'y repense et réfléchisse. Ces dernières semaines, plusieurs de mes amies ont été surprises par des reproches, parfois véhéments, d'amis qui se sentaient un peu exclus, incompris, blessés. Et c'est dans ces cas-là, souvent, que les piques sont les plus meurtrières. Et quand une amie me demande: "tu trouves que je ne pense qu'à moi?", ça me renvoie à mes propres fantômes.

Car l'amitié entretenue, partagée, cultivée, c'est une notion assez récente pour moi. Il y a dix ans, j'étais une petite conne égoïste, complexée et mal dans sa peau. Oui! Tout ça ensemble! Avouez que le paquet ne donne pas trop envie, hein? J'avais quelques copines, quelques amies, mais pas de confidente comme on voit dans les films d'adolescentes américains, la meilleure copine avec qui on partage absolument tout (petits cris hystériques). J'en profite pour saluer celles qui ont eu le courage de me supporter à l'époque et ne m'ont pas bloquée sur Facebook depuis :-)

Je suis donc arrivée à l'université en ayant refermé le chapitre "école secondaire" et rangé dans un coin les gens y afférant. J'ai commencé à sortir de ma coquille, grâce à mes études (aaaaaaaah! le journalisme rêvé depuis le début de mes études secondaires...) et à la vie en communauté (aaaaaaaaah! la résidence des Courses...). Grâce aussi à des gens qui ont su voir l'amie derrière le vernis un peu défraîchi et pas toujours ragoûtant. Qui m'ont appris à apprécier l'amitié et à la cultiver. Mes amies Bab's et Céline.

Celles qui ont accepté que je ne sois pas au top toujours et tout de suite, qui ont su me parler sans concessions quand il le fallait et même quand ça fait mal, qui m'ont fait découvrir la douceur de la complicité et de la confiance réciproque. (après, j'arrête, sinon elles vont rougir)

A ce duo de base est venue s'ajouter Anne-Françoise, mon coup de foudre d'amitié dans mon premier boulot. Alors qu'on aurait pu se mener une concurrence féroce (après tout, on était toutes les deux indépendantes et intéressées par les mêmes matières) on a très vite instauré les pauses cigarettes (même si je ne fume pas) qui finissaient par s'éterniser et, une fois sur deux, tournaient en fou-rire.

Mon départ pour Bruxelles a légèrement et brièvement distendu le lien jusqu'à ce que gmail et son chat, puis Facebook et les autres réseaux sociaux arrivent dans nos vie :-) Depuis, les conversations avec mes amies sont quasi quotidiennes. Les confidences s'écrivent en instantané et c'est magique. Même en congé, je suis connectée et, s'il m'arrive de culpabiliser parce que je laisse ma cuisine ou mon ménage en plan, je me console fissa en  repensant aux conversations intenses, parfois intimes mais toujours utiles avec mes Amies.

Au fil du temps, d'autres ami(e)s se sont greffé(e)s et illuminent ma vie. Chacun(e) m'apporte beaucoup, IRL ou par messages interposés: fantaisie, poésie, complicité, conseils, écoute, recul, tout ce qui contribue à mon équilibre.

Il reste des regrets bien sûr, des gens que j'ai heurtés et auprès de qui je n'ai pas pris la peine de m'expliquer. D'autres que j'ai laissé s'éloigner alors que je les aime bien, que j'apprécie leur présence. Je me dis "il faudrait..." "je vais..." et je ne prends pas suffisamment le temps. J'y travaille, mais c'est pas encore impecc'.

A 18 ans, je faisais passer mon couple loin devant mes amies, à (presque) 28 ans, j'espère avoir trouvé un certain équilibre entre amour et amitiés. Que puis-je me (nous? :-) ) souhaiter pour dans dix ans? Sans doute de dégager plus de temps "en vrai" pour des moments d'amitié et de continuer à pratiquer mes gammes. Euh, pardon, mon alphabet!

6 commentaires:

  1. C'est tout joli et touchant cet article, dis !!!

    J'ai fait l'inverse, moi : j'ai toujours privilégié mes amitiés à toutes mes autres relations. Ben je t'avoue, c'était pas très équilibré non plus, mon monsieur s'est souvent senti délaissé ;-)
    Mais néanmoins, ce sont mes amitiés qui m'ont aidé à sortir de bien des impasses, de bien des trous noirs et... qui m'ont fait comprendre qu'il fallait aussi que j'investisse dans mon couple ! ;-) (merci aux amies et à leur "mais il est génial, ton mec, ouvre les yeux, punaise !!!" ;-))

    Sans concessions, certes, mais avec amour, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour... et punaise ce que ça fait du bien !

    (et tu sais, les cris hystériques et les "on fait les folles entre copines dans le métro comme des pestes", t'as rien raté, avec le recul, je me dis surtout qu'on était de sales gamines, oui ! ;-))

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  2. Je t'aime fort ma Sophie :-)

    Cél'

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  3. @Marie: merci! Il n'a pas été facile à écrire, j'ai toujours un peu de mal à exprimer des sentiments vraiment personnels. M. Léludemoncoeur proteste aussi de temps en temps, quand par hasard tous les rendez-vous d'amitié se tiennent le même soir (ou presque) :-)

    @Cél: <3 too :-) (<- c'est un coeur... mais ça y ressemble pas très fort :-/)

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  4. Savoir dire comme savoir entendre est une qualité rare... qui se cultive. Et il me semble que la (presque) 28tenaire que je connais (je n'ai jamais connu l'ado) a réussi à élever les deux à de jolis niveaux ;)
    <3

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  5. Merci Caro, ça me touche beaucoup! :-) :*

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  6. Je t'aime, Ma Fofie... Même quand tu me donnes les larmes aux yeux. Et surtout quand tu m'offres le plus grooooos bouquet de fleurs que je n'ai jamais reçu (et qui rend veeert de jalousie Charmant). Puissions-nous encore vivre plein de moments (virtuels ou pas) aussi intenses que ceux qu'on vit depuis ces petites années...

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