samedi 15 mai 2010

Titre-service Mon Amour

S'il y a un truc que je déteste faire le plus au MONDE, c'est le ménage et le rangement. Bon, je déteste aussi manger des choux de Bruxelles et de la langue de boeuf, mais c'est plus évitable que les tâches susnommées. Je rêve que des lutins viennent, comme dans le conte, faire à ma place ce travail de petites mains, ce travail ingrat et pourtant nécessaire.


Faut dire que je suis pas aidée. A ma naissance, comme il est de coutume, quelques fées se sont penchées sur mon berceau. La Fée D'Hiver a décidé de ma destinée professionnelle (je validerais des dépêches sur des accidents mortels et écrirais un peu pour moi sur le côté, d'où ce blog), la Fée des Rations m'a  promis que mes amis et mes proches ne mourraient jamais d'intoxication alimentaire après être venus manger chez moi et la Fée Skilteplé a déterminé ma légère tendance à la paresse. Mes parents n'ont jamais vu arriver la Fée Skejtedi et la Fée Duloji (des cousines) et pour cause, elles n'avaient aucun sens de l'orientation à une époque où on ne parlait pas encore de GPS. Adieu donc (auto)discipline et goût pour les tâches ménagères.

Très vite, leur absence s'est cruellement fait sentir. Il fut question de drames ("si tu ne ranges pas d'ici ce soir, je sors le sac poubelle et je jette tous tes jouets!"), il fut question de stoïcisme (je remercie les quelques cokotteurs qui, malgré qu'ils aient vu l'état de mon kot, sont restés en contact et ont même accepté de revenir chez moi) (un jour prochain, je ferai un billet sur l'amitié pour leur rendre hommage), il fut enfin question d'amour et de "si on habitait ensemble, hein, dis dis dis dis?"

Comment? C'est plutôt du harcèlement? Mouiiiii, on peut voir ça comme ça. Est-ce pour que M. Léludemoncoeur ne regrette pas trop vite d'être parti de la maison impeccablement tenue de ses parents? Etais-je touchée par la grâce du neuf appartement? Les premiers mois de vie commune, j'ai quasiment dormi une éponge à la main. Je passais mon temps à frotter, à ranger, à tenir impeccable ces 75 mètres carrés qui nous servaient de nid d'amour. N'importe qui pouvait passer n'importe quand, la maison ressemblait à un catalogue ikea, en mieux (si si! c'est possible!).

Et puis... vous devinez la suite, hein? Il fut un jour où je délaissai mes éponges pour autre chose (il me semble que c'était des journaux et des fiches de préparation de l'examen d'entrée de la RTBF). Rapidement, parce qu'à deux on est plus forts pour foutre le bronx, ce fut le souk (pas sûre qu'il y ait des souks dans le Bronx, mais vous avez compris, hein? Yavait du bazar partout). Et la Sophie véritable, bordélique à souhait, reprit le dessus.

Deux ans plus tard, le triste constat est le même. A moins que des amis soient attendus le soir même, difficile de nous faire lever nos Q de devant le PC, difficile de ranger "pour le fun" ou de nettoyer "juste comme ça". Ni M. Léludemoncoeur ni moi ne sommes des Parangons de propreté (faut excuser M. Léludemoncoeur, il est né encore avant moi, yavait encore moins de GPS à son époque).

Le ménage, ça reste un sujet presque tabou, peut-être la plus grande source de tensions, quand l'un ou l'autre se met à faire le compte des (forcément maigres) trucs qu'il fait dans le ménage. Et les études, souvent publiées aux alentours de la Journée de la Femme, en remettent une couche. "Tu vois? C'est quand même toujours les femmes qui en font le plus, malgré le boulot!" "Oui, mais chez nous c'est pas comme ça!" "Ah non? Pourtant..." "Oui, mais moi, je bosse 15 heures par jour, et je fais quand même les courses, et je sors les poubelles, et je m'occupe du lave-vaisselle..." Vous l'aurez compris, ce que l'on passe à se chamailler, on ne le consacre pas à récurer les toilettes...

Pourtant, il faut bien dire que la situation ne me satisfait pas. Rentrer le soir dans une maison en désordre, c'est mauvais pour les chakras. Les minous de poussière, ce sont de fameux chiens de garde contre d'éventuels visiteurs. Mon premier réflexe quand on sonne à la porte c'est "pourvu qu'ils n'entrent pas!" Pas génial, hein?

Alors quand le Elle publie un article sobrement intitulé "Rangez!" et caché tout au bout du magazine, je lis. Quand je lis "... a déjà transformé nombre de désordonnées chroniques en parfaites femmes d'intérieur", je sens la grâce fondre sur moi (et Fée Duloji me renvoyer mon dû). Je m'y suis mise petit à petit cette semaine et il faudra encore quelques semaines pour voir si ça donne des résultats.

Si ce n'est pas le cas, il n'y aura alors plus qu'une seule solution (mais ça demande encore un effort d'acceptation): La Fée Leamaplace. AKA titre-service mon Amour.

2 commentaires:

  1. Moi je dois faire ça aussi... Merci.

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  2. Dire que je te tire les zoreilles sur le chat et que je découvre ici que tu as déjà (presque) fait le 1e pas... ;)

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