mercredi 14 avril 2010

La tête ailleurs et les bras cassés

Dans neuf jours, je pars au Congo, au Burundi et au Rwanda. Vous l'aviez déjà catché si vous me suivez sur Twitter et peut-être deviné au détour de statuts sibyllins sur Facebook. C'est pour le boulot et oui, j'ai de la chance, surtout que c'est la deuxième fois de l'année que je pars (qu'un voyage me tombe dessus serait plus juste, vu qu'on ne sait pas trop comment ça se décide et qu'on est toujours les premiers surpris, enfin, ne nous plaignons pas, d'ailleurs je ne me plains pas et je me drape de la parenthèse).

Je ne connais cette partie de l'Afrique que par ce que j'en ai vu dans des reportages (le plus souvent) ou des documentaires (parfois). Personne dans ma famille n'a vécu là-bas. Je n'ai jamais particulièrement rêvé d'y aller. Et ça, c'est plutôt positif parce que c'est souvent comme ça que je suis le plus conquise.

Faut bien avouer que quand j'ai raccroché d'avec le porteur de bonne nouvelle vendredi fin de journée ("Sophie, comme on sait que ton nez frétille quand on lui met dessous lui ce genre de sujets, ça te dirait de partir?"), j'ai commencé à cogiter. Chez moi ça rate pas: mon cerveau tourne tourne tourne, retourne la situation dans tous les sens, échafaude des hypothèses et se pose des milliers de questions.

La première et la plus lancinante tout le week-end: "bon, j'ai quoi à me mettre?"


Je saiiiiiiiis, c'est futile au regard de la misère des populations, de la beauté des pays et de l'importance de la diplomatie (et de la coopération au développement). Mais enfin, je n'irai quand même pas cul nu (inutile d'insister, c'est non!) et l'été dernier est suffisamment loin pour que je ne me souvienne plus beaucoup de ce que ma garde-robe contient. Deuxième question existentielle: "oui, mais est-ce que je rentre encore dedans?". Je ne vous rappellerai pas que la guerre des étoiles M&M's (celles qui savent comprendront) a repris de plus belle depuis quelques mois. La svelte jeune femme (djûû, j'allais encore écrire "fille!") qui a écumé d'un pas leste et léger -et la bave aux lèvres- les soldes d'été n'a gardé que la bouée, si-vous-voyez-ce-que-je-veux-dire... Vous imaginez donc le week-end d'angoisse totale, de déchirement métaphysique, de délabrement moral...

MAIS rassurez-vous, lundi matin, je suis revenue sur le plancher des gorilles, avec la grande question qui tue (ou pas, justement): "mais au fait, Sophie, tu es bien vaccinée contre la fièvre jaune, n'est-ce pas?" Mmmmmmh euh, laisse-moi réfléchir une demi-minute. Ben non, évidemment! Un "rapide" détour par un centre de vaccination agréé m'a déjà donné un avant-goût de la chaleur africaine: à l'annonce de mes destinations, l'infirmière m'a raconté en condensé sa naissance au Rwanda, sa enfance au Burundi et sa vie en Belgique, et m'a expliqué pourquoi j'allais aimer ses pays de naissance et de coeur. Au bout de dix minutes, on en était presque à se faire la bise, pour vous dire.


Question suivante? Question suivante! "Pouvez-vous silvouplé verser 85 euros sur tel compte, 67 autres euros sur tel autre compte et apporter 50 euros en cash, pour vos visas? Merci"

En gros, jusqu'à ce matin, j'avais la tête pleine d'additions (85+67+50+les vaccins+... = game over), les bras qui font mal (merci les vaccins) et les pieds... ma fois, à part qu'ils manquent de vernis sur les ongles (à ajouter à ma to do list avant de partir), ils se portent plutôt bien, eux.

C'est donc dans le train vers le boulot que j'ai enfin pris le temps d'ouvrir le Petit Futé Congo aimablement prêté par le spécialiste du Congo de chez nous. J'ai cherché à mettre sur les maigres infos que j'ai des mots, des descriptions, des images, bref des trucs concrets qui pourraient m'accrocher un peu. J'ai lu que le parc des Virunga est l'abri (parfois dérisoire) des gorilles et d'hippopotames, que la saison des pluies offre souvent des lumières époustouflantes et des paysages qui rivalisent avec les lumières.

Et là, d'un coup, je n'ai plus eu qu'une certitude: ça va être bien, ça va être très bien. J'ai hâte, maintenant!

1 commentaire:

  1. Bonjour et bienvenue ici! :-)

    Merci pour les conseils. Je me répète les consignes alimentaires comme un mantra depuis lundi. ;-)

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