dimanche 11 avril 2010

Mea culpa d'une accultivée chronique

Hier, je suis allée au festival Balkan Trafik, à Bruxelles. Sortez vos agendas, dégainez votre plus beau bic rose, faites une croix en versant une larme et inscrivez soigneusement "Ce 10 avril, Sophie s'est bougé le cul pour une sortie culturelle".

Eh oui, mes amis, hier j'ai pris le train de 12h43 (arrivée à Bruxelles centrale prévue à 13h09, mais vous savez comment ça se passe avec la SNCB, ya toujours bien un feu qui passe pas au rouge, ou bien si justement, et si on le voit pas à temps on est baisé bloqué pendant des minutes et des minutes et ce sans aucune information ni excuse, comme je vous le dis, donc bref, arrivée finalement avec je sais plus combien de minutes de retard que même l'accompagnateur en bouffait son képi, je referme ici la parenthèse) pour rejoindre une amie de 20 ans (que je connais depuis vingt ans, hein, sinon elle a 27 ans et une grosse fafiote comme moi, misère, le temps passe super vite!) et des amis à elle.

Oui, parce que faut bien vous dire que je ne rêve pas de Balkans toutes les nuits, ni de festivals, d'ailleurs, et qu'il fallait donc une bonne raison de m'arracher à mon PC chéri et au semi-silence de mon appart (un jour je vous expliquerai pourquoi on n'a qu'un semi-silence). Donc, dans ce cas-ci, la force d'attraction vers Bruxelles, c'était de revoir mon amie de 20 ans, Nathalie, que je n'avais plus revue qu'épisodiquement ces dix dernières années. Il fallait bien ça pour que la combinaison de festival + Balkans ne me fasse pas fuir irrémédiablement.

Avouons-le tout de go, ce genre de festivals "soyons open et allons à la découverte d'autres cultures", ça me broute sévère, en général. L'idée même de voir tous ces gens en dreadlocks et kakbroek (comme on dit poétiquement chez nos amis flamands) te parler de la culture serbo-croate, tu vooâââs, qui a tellement su tirer de ses blessures de guerre une force surhumaine, tu voooââââs, ça m'emmerde. Ces types et ces bonnes femmes qu'on revoit après à Couleurs Café (oh! vous saviez que Diam's sera là cette année? Bonjour la world miousic quoi!*) et à tous les endroits où on joue du djembé en bouffant du poulet moambe, je trouve ça nul. Ajoutez à ça une détestation viscérale de la foule, vous obtenez la misanthrope accultivée que je suis.

Mais la culture ne se résume pas aux festivals en tous genres, s'écrie le lecteur cultivé et au courant. C'est vrai, il y a les pièces de théâtre, le cinéma, les expos, temporaires ou permanentes, la lecture, les concerts, les galeries d'art, les happenings et autres. C'est très vrai. D'ailleurs, je suis au courant de plein de trucs chouettes organisés de ci de là. Encore faut-il vaincre mon inertie naturelle.

Ainsi, j'ai choisi d'étudier à Bruxelles parce que c'est une belle ville avec pleeeeeiiiiiin de chouettes musées que j'allais aller visiter les jours où j'aurais pas cours. Résultat? Je ne me souviens pas avoir poussé la porte d'un seul musée en 4 ans d'études (oui, à mon époque, on faisait encore 4 ans d'études pour avoir un diplôme). Pas que je n'aie rien trouvé à mon goût, hein. J'adore les Musées royaux des Beaux-Arts, j'aimerais bien aller visiter Magritte en son musée (oui, bon, lui, il a été inauguré après mes études), je me suis toujours promis de pousser la porte du Musée des instruments de musique, et je suis curieuse de voir ce que donne le Musée Belvue.

Mais malgré mes trois ans et demi de rattrapage (ben oui, je bosse à Bruxelles, aussi, maintenant), jamais je n'ai poussé la porte d'un musée bruxellois. Ni même celle d'un musée montois, ou carolo, ou simplement louviérois (pour dire de mettre ma région d'adoption en valeur).

Pas grave, se dit le lecteur prêt à me laisser une dernière chance, il reste le cinémaaa, le théâtre, les concerts, la lecture... Avatar, mondial d'impro, Bénabar (à Couleurs Café et puis à Forest National, Bénabar c'est Bénabar)**, faut que j'en jette d'autres? Je ne sors même plus en boîte, comme l'ont très adroitement fait remarquer les nièces de M. Léludemoncoeur.

Ya finalement qu'en lecture que je me débrouille plutôt pas mal (c'est pas pour faire compèt', hein, mais bon). Lire, ça je sais faire et ça ne m'ennuie jamais. Je lis à peu près tout ce qui me tombe sous les yeux. J'ai terminé "l'Amour en plus" d'Elisabeth Badinter (oui, je sais, j'ai trente ans de retard, mais Mêdême, moi, ya trente ans, je ne pensais même pas encore à exister, et toc!) et j'ai entamé "Les Imposteurs" de Cavanna (oui, bonjour le grand écart). (Vous pouvez vous esbaudir sur ma culture livresque :-/)

Alors oui, voilà, hier j'ai fait ma BA culturelle du printemps, j'ai dansé macédonien dans des workshops idoines, en m'étonnant que la Turquie fasse partie des Balkans. J'ai voulu aller voir Frida Kahlo (l'occasion fait le larron, puisqu'on était à Bozar), mais c'était sold out, comme toutes les expos temporaires. Tant pis!

Mais finalement, le plus important, c'est d'avoir retrouvé cette amie, d'avoir fait connaissance avec ses potes originaires de tous les coins du globe, d'avoir partagé des points de vue sur la Belgique, sur leur culture. Et -ça va faire une conclusion bateau-mais-tant-pis-aussi- c'est de ça que je m'enrichis!



* Bon, faut bien dire que Bénabar l'an dernier à Couleurs Café, c'était pas très world miousic non plus. Mais Bénabar, c'est Bénabar, comme je l'ai dit plus haut. On ne revient pas là-dessus, merci.
** pour le lecteur inattentif, les derniers trucs que j'ai faits/vus dans les catégories susmentionnées.

2 commentaires:

  1. Gommette verte si tu nous sors une traduction de "kakbroek"

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  2. J'aurais envie de dire "sarouel", mais c'est pas tout à fait la même chose... :-)

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