mercredi 7 juillet 2010

Quitter le Monde

Quelle ironie, n'est-ce pas? Renaître à la vie bloguesque par ce titre, qui n'est autre que le titre de l'avant-dernier bouquin que j'ai dévoré (que dis-je? englouti!), avouez que c'est bien tapé. Ou un peu gonflé. Ou triste. Enfin, soit, choisissez, moi, je trouve juste que la vie est parfois pleine de hasards malicieux.

Donc, "Quitter le Monde", de Douglas Kennedy, a réussi à me tirer de la torpeur estivale dans laquelle j'avais commencé à plonger avec ma première sangria à la mer (il y a un mois, hem), qui s'était poursuivie avec des nuits de boulot (j'y reviendrai...), d'autres anniversaires et puis les grosses chaleurs de la semaine dernière. Je sais, je suis la reine de l'excuse merdique :-)

Je me suis donc dit, dans mon cerveau paresseux, que j'entamerais bien une sorte de "série de l'été" qui ne porterait pas son nom et qui consisterait à vous parler de quelques auteurs que j'aime bien. Et de leurs livres qui me plaisent. Rien de méga prise de tête, je vous préviens tout de suite. On va faire dans le livre de vacances, le polar, mais attention! Pas du truc neuneu à deux balles, sauf si je trouve de la bonne chick-lit qui m'éclate.

"Quitter le Monde". C'est fou comme parfois, on achète un peu au hasard un livre qui trouve un écho particulier à ce qu'on vit. Tenez, ce roman, par exemple. Je l'ai acheté mardi dernier, et mardi n'était pas une journée ordinaire. Je sortais d'un moment familial éprouvant, de ceux qu'on ne voudrait jamais vivre, ou le plus tard possible. L'enterrement d'un enfant. J'ai acheté "Quitter le Monde" parce que j'avais déjà lu et apprécié Douglas Kennedy, avec "Les Charmes discrets de la vie conjugale". Pas d'idées morbides sous-jacentes. D'ailleurs, en lisant le 4e de couverture, j'ai légèrement hésité:

"Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfants." Lorsqu'elle prononce cet arrêt, Jane a 13 ans. Le lendemain matin, son père aura fait ses valises. Hasard? Coïncidence? La culpabilité ne s'embarrasse pas de ces questions: toute sa vie, Jane s'en mordra les doigts.
De Harvard à Boston, des belles lettres aux manipulations boursières, tout ce qu'elle touche se dérobe, tout ce qu'elle aime lui échappe. Et lorsque, enfin, la vie lui fait un cadeau, c'est pour le lui reprendre aussitôt. Alors Jane n'a qu'une obsession: fuir, n'importe où, hors du monde. Mais à vouloir le quitter, c'est lui qui vous rattrape..."

Je ne sais pas vous, mais moi j'y voyais matière à hésiter légèrement. On soupçonne le grand amour tué net, on subodore l'enfant chéri enlevé et retrouvé mort. C'est tout ça et bien plus encore. Je ne vais pas déflorer l'histoire, vous raconter comment Jane ceci ou son père cela... Je vous dirai jusque que cet opus de près de 700 pages (soyons précis, il y en a 693 et un tiers) se découpe en 5 parties qui sont autant de malheurs tombant sur la tête de cette pauvre fille (qui, disons-le, a à peine trente ans à la fin du livre).

Je me souviens avoir dit, samedi soir, à M. Léludemoncoeur: "C'est pas possible, cette fille vit dans le malheur. Elle a à peine fini de se débattre avec un qu'un autre lui tombe sur le coin de la gueule. C'est à avoir peur de tourner la page." J'ai été oppressée pour elle, j'ai pleuré avec elle, je me suis promenée dans ses pas près de Boston et au Canada, j'ai vécu sa vie en moins de 24h (le temps qu'il m'a fallu -moins d'un week-end- pour engloutir ces 700 pages).

J'avais déjà aimé le style de Douglas Kennedy dans "Les Charmes discrets de la vie conjugale", ces personnages englués dans les erreurs du passé, j'ai vraiment accroché à cette Jane qui a plus ou moins mon âge (mais a donc vécu beaaaaauuuuucoup plus de merdes que moi. Et tout ça ne m'a donné qu'une envie: me ruer à la première librairie pour trouver d'autres titres de D. Kennedy.

Malheureusement, yavait pas. Et je suis ressortie avec le dernier de Patricia Cornwell, "Scarpetta".

Et j'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur: vous n'échapperez vraisemblablement pas à ce que je le chronique aussi! :-)

7 commentaires:

  1. La toute grande clâââââsse :-)

    Je devrais commencer à fréquenter plus assidûment cette librairie Filigranes... :-/


    (quoique je ne sois pas l'archétype de la groupie hystérique)

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  2. J'ai lu, il y a quelques semaines, "La poursuite du bonheur", mon premier Douglas Kennedy. Je l'ai eu gratuitement, offert à l'achat de deux autres bouquins et je l'avais choisi car l'action se déroulait à NY, ma ville adorée. Et comme toi, c'est le hasard qui m'a offert la chance de vivre un très très beau moment avec ce livre. J'ai vraiment adoré! Alors je pense que je me laisserais bien tenter par celui-ci que tu nous présente fort joliment. Mais d'abord, j'ai 4 livres de nunuche qui m'attendent pour la plage ;)))

    Ps: Merci pour le lien!

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  3. "Quitter le monde" attend sagement dans le coin des bouquins encore à lire mais je suis impatiente de m'y mettre! Par contre, les Patricia Cornwell (dont Scarpetta), ils sont tous lus... c'est une de mes auteurs "polar" favorites! J'espère que tu prendras du plaisir à le lire...

    Naàlia

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  4. @Vanessa: j'ai entre-temps lu "La Poursuite du Bonheur" et j'ai vraiment beaucoup aimé. Le style, l'histoire, les rebondissements. On retrouve quelques "ficelles" déjà découvertes dans les autres bouquins, mais cela fonctionne plutôt comme des clins d'oeil amusants. You're welcome, pour le lien ;-)

    @Naàlia: j'ai bien aimé, comme d'hab. Cornwell sera l'objet d'un prochain épisode de cette série de l'été (comme annoncé dans le billet)

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  5. Bonjour!
    Je suis presqu'à la fin de "quitter le monde" de Kennedy, que j'ai commencé ce WE...En effet, très chouette roman ! j'ai lu tous les DK. l'avant-dernier (la femme du 5e) est de loin le plus mauvais à mon sens et ceux que tu cites (celui que je termine, donc et 'à la poursuite du bonheur' sont pour moi les 2 plus chouettes. En fait ce sont les 2 seuls qui sortent un peu du schéma de DK : un mec qui a tout pour réussir et dont la vie part en lambeaux tt le long du roman)
    Moi qui cherchais des romans à acheter pour une virée au bord de la piscine en Italie la semaine prochaine, je pense aller acheter "Birdman" de Hayder que tu recommandes, c'est vrai que tu donnes envie de le lire ! On ne se connaît suis tombée par hasard sur ton très chouette blog ! Bravo ! Juliette

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  6. Bonjour Juliette! :-) Le hasard fait bien les choses, alors! bienvenue :-)

    La Femme du Ve me tente assez peu, en fait. Plusieurs fois pris en main en librairie, plusieurs fois reposé.

    J'ai lu "Une relation dangereuse" au retour de Paris et c'est très prenant aussi.

    Mais après avoir lu 4 bouquins de DK (si je ne me trompe), j'aurais tendance à dire que le schéma se répète un peu dans tous. Une vie (masculine ou féminine) qui bascule, un avocat/avoué terne mais diablement efficace, un héros plongé dans les pires tourments mais qui finit par remonter la pente malgré les mille baffes qu'il (ou elle) s'est prises...

    Mais ça fonctionne super bien, alors... :-)

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