mercredi 18 août 2010

Le doux rêveur qui décrocha la lune

D'abord, il y eut cette pensée saugrenue, en voyant une porte: "Mon Dieu! Sans doute un gothique..." On était aux alentours du 15 septembre 2003 et j'étais encore fort sotte et niaise à cette époque-là. Je n'avais encore jamais entendu parler de jeux de rôles et n'avais que peu lu de l'anglais ancien. "Ye be warned" sur un kinda-parchemin ne pouvait donc qu'avoir été écrit que par un égorgeur de poulets sur des tombes.

Mais derrière la porte -surprise!- , le grand à la casquette et aux baskets tellement grandes qu'on aurait dit des "sauvez Willy" miniatures n'avait pas le style de l'emploi. Et des surprises, il en réserverait d'autres...

Funambule, il compensait une année "sérieuse" en sciences (avec tous les cours en anglais sivouplé!) par un attachement à la pataphysique.

Avec lui, j'ai fait le tour du monde en 80 boîtes de Pringles. Il a soigné mes peines de coeur et mes gueules de bois à coup de croûtes de pizza (et parfois de canard). Il m'a offert du temps et, souvent, sa connexion internet. Il a été le témoin plus que privilégié de nos premiers émois, à M. Léludemoncoeur et moi.

Il est celui qui part à la mer sur un coup de tête, à dix heures du soir. Il est celui qui peut vous faire déclamer un poème fervent à un pavé, celui qui sauve les nains de jardin et les parque dans ses toilettes.

Mais le funambule a fini par tomber du côté culturel de la force. En assumant son envie de montrer les côtés positifs de sa ville, La Louvière. De prouver que tout n'y est pas décrépit, que la vie culturelle y couve comme un feu dansant, que le noir des terrils se teinte de rock.

Il a persévéré, il a pris des photos, aidé des groupes à enregistrer dans son studio, bricolé dans le garage familial sous le regard bienveillant des parents. Ils ont eu du flair de le laisser faire ce qu'il aime, sans trop le juger, en lui laissant le temps.

Car son travail de mise en valeur de la beauté de cette région et de ses habitants a fini par rencontrer un interlocuteur de choix: Franco Dragone, le plus américain des Louviérois, qui lui a offert la possibilité de photographier l'opéra urbain créé pour La Louvière, Décrocher la lune.

Il faut voir son travail, l'émotion que transmettent ses photos. Franco Dragone ne s'y est pas trompé, puisqu'il a continué à suivre son travail et à lui proposer des collaborations. Photos de répétition de spectacle, joliment compilées dans un livre qu'il édite à son compte, pour "montrer à Franco". Le culot, ça peut payer.

Et ça paie! Petit à petit, il hante les couloirs de Dragone Productions, met en lumière les métiers que le bâtiment abrite (on en reparlera certainement) et puis se voit proposer de partir à Macao "couvrir" les répétitions du spectacle The House of Dancing Water. Si son travail n'avait pas plu, il serait vraisemblablement rentré en Belgique à l'heure qu'il est. Mais voilà, Macao, maintenant, c'est jusque mi-septembre et avec de nouvelles responsabilités en sus.

J'avais donc envie de tirer mon chapeau à ce bambino du Centre, qui ne s'est pas contenté des étoiles et finit par décrocher la Lune.

Mon Ami Mehdy.

1 commentaire:

  1. waw, ça fait plaisir de voir que des gens finissent par réaliser leurs rêves...

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