mardi 31 août 2010

Le jour où j'ai failli mourir coincée entre plein de barlos à la DIV

Le jour où il avait râlé comme quoi fallait trop faire la file et qu'il avait autre chose à foutre faire, mert' quoi!, j'ai cru qu'il était de mauvais foi. Ce jour-là, quand il a dit "foert, j'y retournerai un jour où ya moins de monde", j'ai soupçonné M. Léludemoncoeur de renoncement précoce, voire -pire!- de refus léger de s'engager à fond dans notre relation. Je suis comme ça, je subodore, je suppute, j'avance. Beaucoup avec rien.

Dès lors, quand, prise d'un élan d'enthousiasme de remords face à ma moulitude absolue teintée d'une bonne dose de procrastination, j'ai annoncé que je me rendais en après-midi à la DIV (division immatriculation des véhicules, moins suspense que son homologue d'identification des victimes, je vous le concède), M. Léludemoncoeur a levé un sourcil mi-sceptique ni-apeuré: "t'es sûre? T'es pas encore sortie, hein! c'est un truc à faire en matinée..."

Homme de peu de foi! me suis écriée en mon for intérieur personnel. J'ai un bouquin, de la patience et du temps à revendre (je conge), si ça doit durer deux heures... eh bien ça durera deux heures! Pas question de m'arrêter dans cet élan mensuel que je ne connaîtrai peut-être plus avant... pff longtemps!

Me voici donc toute guillerette sur la route ensoleillée. Hiiiii! fait beau! Arrivée sur le parking de cette sexy de DIV, il faut bien que je déchante: Damned! un petit attroupement s'est déjà formé devant la porte grillagée (et fermée à double tour) du bâtiment préfabriqué. Et il faut se méfier des voitures qui dorment. Passque oui, c'est impossible que ce "mini" groupe de gens (mini, on s'entend, hein, vingt personnes) conduise une trentaine de véhicules.

Confiante et alerte, je me glisse cependant telle une gravure de mode (j'pense qu'il n'y en avait pas beaucoup qui auraient pu reconnaître mon ticheurte et ma veste Comptoir des cotonniers au premier coup d'oeil dans cette foule) parmi les gens en attente. Il est 12h45, la pression augmente, la porte n'ouvrira qu'à 13h mais les gens s'agglutinent (moi avec, hein, ya pas de raison). Un rapide tour des pare-brise me confirme ce que je soupçonnais déjà: il reste des gens bien planqués dans leur bagnole.

Mais alors quels gens! Mes ami(e)s, vous ne me croirez pas, mais dans la région, le training reste fort à la mode. De même que les baskets, si si! Pour les filles, on peut agrémenter d'un magnifique ticheurte en lycra, de toute beauté et très seyant sur les bourrelets dûs au rosé de l'été. Mmmmmh! (la boucle d'oreille unique pour les hommes semble être tendance aussi, mais à confirmer)

Peu à peu les langues se délient: "vous êtes quel numéro?" "le 28" "et vous? le 42". Non, ce n'est pas un plan drague qui aurait mal tourné genre "non mais on dit "vous avez quoi comme numéro (de portable, sous-entendu)"". Non non! c'est le numéro de passage! charmant. Moi, j'ai pas encore de numéro, va falloir "bourrer dans le tas" quand on lâchera les fauves à l'intérieur.

Mais je suis une fille bien élevée. Je joue parfois des coudes, je fais des regards méchants, m'enfin jusqu'ici, je n'ai jamais écrasé une petite vieille ou mordu qui que ce soit (avouez quand même que je suis au top de la "bien elevitude", non? oui, je suis d'accord avec vous!). Donc, surprise!, quand je prends mon ticket, j'apprends que je suis devenue le numéro... 91. Et au tableau on sert? Bah oui, le 27.

Soixante-quatre numéros de différence, ça vous laisse le temps d'observer la faune, hein. Surtout que les bonnes femmes de la DIV n'avaient pas l'air d'avoir bossé pour remettre leurs dossiers en ordre, pendant la pause déjeuner. 13h, ok, elles ouvrent et laissent la foule se précipiter pour avoir le moins mauvais numéro, mais après, elles commencent seulement à classer les papiers en retard... et la nervosité commence à grimper. Oui, passque à 16h30, c'est fini. Gedaan. Revenez demain. Et 64 numéro en trois heures et demie, ça fait pas beaucoup de temps à consacrer à chacun.

Je voyais déjà le drame poindre le bout de son nez: se dire "bon, tant pis, je reviendrai..." en SACHANT ce qui vous attend (les barlos, les bonnes femmes pas très aimables ni rapides) tout ça pour remettre une plaque, même pas immatriculer un véhicule.

Et puis mon sauveur est arrivé. Un type avec une plaque à remettre aussi qui a bravé toutes les paires d'yeux braquées sur lui, les vents de colère voire de haine qu'exhalaient les pauvres pigeons coincés dans ce préfab', pour aller demander à la bonne femme-tellement-occupée-qu'elle-garde-les-yeux-obstinément-baissés où se trouvait la boîte aux plaques, celle où on dépose vite fait sa plaque à rayer. "Vous pouvez me la donner", qu'elle y a dit. Il ne se l'est pas fait dire deux fois. Et moi non plus.



Voilà comment j'ai survécu à une pièce surchauffée et pleine de barlos, pour pouvoir venir vous en parler! Cool non? :-)

5 commentaires:

  1. ah oui, ça va plus vite de rendre sa plaque que d'en faire faire une nouvelle...

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  2. Oui, ça fait plaisir. Maintenant, je ne sais pas trop si je dois attendre l'un ou l'autre papier (j'imagine que oui...)

    Grmbl, je n'aime pas ces démarches (nécessaires...)

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  3. Extra ça ! je n'y ai encore jamais mis les pieds, ma plaque m'a gentiment été envoyé lorsque je l'ai fait assuré hi hi !
    Ah ma toute première plaque... qu'il va falloir changer si je ne m'abuse, pour une plaque européenne... prometteur ! lol

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  4. Moi, j'ai dû rendre ma première plaque parce qu'on a fait immatriculer la nouvelle voiture au nom de M. Léludemoncoeur... snif. J'aimais bien mon ancienne plaque.

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  5. Que de "mauvais" souvenirs.
    La première fois, moi, j'avais pensé y aller vite fait sur le temps de midi. Je te dis pas la tete de mes collègues quand je leur ai annoncé ca. Et effectivement, ils avaient raison, j'ai pu (du) prendre congé pour aller passer une matinée dans ce hall plus grand qu'un terminal de Zaventem rempli de gens qui attendent.

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